Mes vœux de lutte pour 2013.
Mes cher(e)s ami(e)s,
A Petit Couronne, la raffinerie est de nouveau à l’arrêt, après un sursaut arraché de haute lutte, et elle a démontré, de Juin à Décembre 201, sa capacité à produire, à être rentable grâce au savoir-faire des salariés.
Syndicaliste, puis Maire de Petit Couronne de 1977 à 2004, mon slogan était le suivant : « Vivre et travailler au pays ». Pour moi, ce n'est pas un lieu géographique entouré de frontières de barbelés ou de grillages où on empêcherait les gens de circuler ici et là. Vivre et travailler au pays, c'est surtout vivre là où nous avons grandi, là où nous voulons continuer notre vie, que nos enfants grandissent et aient également un avenir. La raffinerie est cette usine qui représente aussi tout cela pour de nombreuses familles Couronnaises.
Mais encore, elle est celle qui a permis le développement d’un tissus industriel de PME, le développement de nombreux équipements publics sur la commune et de multiplier par quatre les emplois au pays, en y vivant dans un cadre de vie agréable, diversifié et accessible à tous.
Et si je me bats, si nous nous battons aujourd’hui contre la fermeture de cette usine, c’est parce qu’il nous semble invraisemblable, incongru de fermer une usine qui produit l’énergie nécessaire à l’indépendance du pays, qui est compétitive et le sera plus encore si les conditions d’exploitation se font dans le cadre d’une concurrence loyale et régulée.
Le gouvernement socialiste doit faire voter les lois pour cela et traduire aussi en actes ses promesses de campagne ; c'est là-dessus que le combat se porte et c’est ce que les salariés de Petroplus ont rappelé samedi dernier au Président de la République. Leur lutte n’est pas un combat corporatiste. C'est un combat pour l'intérêt général, pour notre région, notre territoire, pour le pays, pour l'Europe.
Aujourd'hui, il faut arrêter de servir un système qui se détruit, qui nous détruit ; « la finance internationale ». Voilà le but de ce combat. Et nous souhaitons gagner, pas uniquement pour nous, mais pour l'ensemble de la société, pour l'ensemble des humains et des ouvriers que nous sommes.
J’en profite pour faire référence à Jean Jaurès (puisque les socialistes sont au pouvoir) qui lors d’un discours devant les mineurs de Carmaux en 1892 s'exprimait contre la bourgeoisie qui essayait de faire taire les luttes des ouvriers, la lutte des prolétaires :
« Et vous vous étonnez de la véhémence de nos paroles, de la force de nos accusations ! Mais songez donc que nous parlons au nom d’un siècle de silence ! Songez donc qu’il y a cent ans, il y avait dans ces ateliers et dans ces mines des hommes qui souffraient, qui mouraient sans avoir le droit d’ouvrir la bouche et de laisser passer, en guise de protestation, même leur souffle de misère : ils se taisaient. Puis un commencement de liberté républicaine est venu. Alors, nous parlons pour eux, et tous les gémissements étouffés, et toutes les révoltes muettes qui ont crié tout bas dans leur poitrine comprimée vibrent en nous, et éclatent par nous en un cri de colère qui a trop attendu et que vous ne comprimerez pas toujours. »
Aujourd’hui, l’oppresseur est mondialisé, il se joue des états et des démocraties qui trop souvent capitulent. Alors mon vœu pour l’année 2013, cher(e)s ami(e)s est le suivant : ne vous taisez pas ! Combattez, luttez ! Ne laissez pas faire cette oligarchie dominante qui essaie de nous mettre à terre ! Et tous ensemble, nous allons montrer qu'un autre modèle, qu’une autre vie sont possibles et que la finance internationale ne passera pas au détriment de l’intérêt des citoyens que nous sommes.