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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 00:40

POUR UN SOCIALISME FIDÈLE ET MODERNE

 

Depuis vingt ans, face aux mutations des sociétés capitalistes, la gauche se débat entre l'écueil d'une fidélité idéologique paralysante et celui d'une modernisation du discours et de l'action politique qui trahit les valeurs socialistes les plus essentielles. Seuls le modèle de la "troisième voie" et ses variantes ont tenté de théoriser une issue à ce dilemme. Mais cette "voie" est une impasse qui ne propose guère mieux que de remplacer une fidélité présumée archaïque par une trahison présumée moderne. Toute réflexion sur un projet socialiste au XXIe siècle doit en premier lieu reconnaître les erreurs de diagnostic et de stratégie qui ont fourvoyé une partie de la gauche européenne dans cette impasse.

Voici quelques années à peine, l’Europe était très largement gouvernée par les socialistes et les sociaux-démocrates. Or, durant cet intermède inédit, la gauche n’a pas fondamentalement détourné l’Europe de la route vers une société de marché libérale. Désormais, le monde est à nouveau gouverné à droite, et la gauche se trouve doublement défaite : battue dans les urnes, mais aussi sans doctrine claire, assumée et crédible. Après avoir abandonné sa visée révolutionnaire pour se transformer en gestionnaire de la démocratie de marché, la gauche européenne a certes démontré sa capacité à alterner avec la droite, mais elle semble impuissante à incarner une alternative durable au néolibéralisme. Pour tous ceux qui, à droite, estiment qu’une telle alternative est impensable, le socialisme n’est pas en crise, il est tout naturellement agonisant. C’est l’état d’esprit que M. Raffarin a exprimé en déclarant que, dans sa marche vers le paradis, la France était encore au "purgatoire, puisqu’il reste des socialistes". L’avenir ne serait donc pas à la refondation idéologique d’un socialisme moderne, mais à l’alternance d’un club de centre droit et d’un club de centre gauche partageant un même modèle de société, plus ou moins amendé selon les préoccupations prioritaires de leurs clientèles électorales respectives.

La tentation de la "troisième voie"

Cet état d’esprit n’est pas très éloigné de celui de quelques rares hommes de gauche qui, à l’instar de Michel Rocard, constatent que "le capitalisme a gagné" et qu’en conséquence nous, les socialistes, "ne construisons pas la société de nos rêves", "nous nous défendons", c’est tout. Nous devrions alors avoir l’honnêteté de reconnaître que nous n’avons pas la capacité de proposer des réformes sensiblement différentes de celles de la droite. Dans cette optique, l’avenir du socialisme n’est pas la rénovation, c’est la mort. En France, la modernisation du PS consisterait dès lors à le convertir en parti de centre gauche — éventuellement allié à l’UDF — abandonnant à un "pôle de radicalité " les utopiques incantations gauchistes. Ce n’est heureusement pas là le point de vue dominant à gauche. Mais néanmoins, la façon dominante de poser la question d’un renouveau du projet socialiste n’évite pas sa dilution dans le centrisme. En effet, chez la plupart des "modernisateurs" déclarés en Europe, il est habituellement convenu que les mutations économiques et sociales des trente dernières années ont rendu obsolète un logiciel idéologique faisant la part belle à la régulation politique de l’économie, à la protection sociale, aux services publics, à la redistribution, à la mobilisation collective, bref à l’État et à la solidarité collective. Le socialisme moderne devrait donc renoncer à l’étatisme, s’adapter à la métamorphose du monde, sans pour autant adopter l’idéologie du tout marché qui gagne la droite. Il s’agit, comme l’a théorisé le sociologue anglais Anthony Giddens au milieu des années 1990, de trouver une "troisième voie" entre le socialisme ancien et le néolibéralisme.

Un diagnostic néolibéral qui ne dit pas son nom

Ce programme de recherche, popularisé par les discours et la politique de Tony Blair, s’appuie sur trois prétendus "constats", trois diagnostics sur l’état des sociétés capitalistes contemporaines. Je montrerai plus loin que ces prétendus constats sont une reconstruction idéologique et erronée de la réalité.

1er prétendu constat

La supériorité économique avérée de l’économie de marché sur la planification centralisée et l’effondrement consécutif des régimes communistes entraînent la généralisation du principe de libre concurrence et donc une intensification inédite de la compétition mondiale. L’impératif de compétitivité qui en résulte interdit l’usage des méthodes anciennes de régulation qui alourdissent les charges fiscales et sociales et entravent la flexibilité et la mobilité du travail et du capital. Un pays seul n’a pas les marges de manœuvre nécessaires pour imposer un modèle social original rejeté par ses concurrents.

2e prétendu constat

La tertiarisation, le déclin de la classe ouvrière, le progrès du niveau de vie et les mutations des modèles productifs engendrent une hétérogénéité sociale croissante. Le combat politique ne peut plus se poser en termes de lutte des classes ou d’affrontement travail-capital, car les lignes de partage de la société passent aujourd’hui à l’intérieur d’un salariat éclaté en multiples catégories, dont certaines ont des intérêts communs à ceux du capital, tandis que d’autres, exclues des fruits de la croissance et du marché du travail, ont des intérêts contradictoires avec ceux des travailleurs les mieux intégrés. Cela contraint les socialistes à rechercher une base électorale plus large et plus diversifiée.

3e prétendu constat

Les sociétés de marché avancées sont le lieu d’une mutation culturelle qui se traduit par une montée de l’individualisme et du consumérisme. Il s’ensuit une résistance aux règles universelles imposées par l’autorité, un appétit de consommation personnelle diversifiée limitant la propension à financer des biens collectifs, bref une certaine dilution du sens de l’intérêt général et de la solidarité collective.
L’ambition essentielle de la troisième voie est de démontrer que, face à ces mutations, la gauche peut rester fidèle à ses valeurs tout en bouleversant ses instruments d’action pour y intégrer de façon pragmatique certaines des prescriptions libérales. Ainsi, puisqu’on ne peut échapper à ce fait incontournable qu’est la compétition mondiale exacerbée, le nouvel enjeu des politiques sociales est "l’égalité des chances" : il faut armer chacun pour le combat, en recentrant l’action publique sur la création d’un environnement familial et éducatif favorable et sur la formation-reconversion permanente. L’État n’a pas à défendre les salariés et les chômeurs contre les inéluctables effets de la compétition, mais doit mieux les préparer et les inciter à s’y engager pour devenir les acteurs de leur réussite. Il s’agit de remplacer une logique d’assistance par une philosophie de la responsabilité individuelle. D’où le slogan premier de la troisième voie : "pas de droits sans responsabilités". Et côté stratégie, la troisième voie s’inspire de la tactique de "triangulation" testée par Bill Clinton : couper l’herbe sous le pied de la droite conservatrice, en reprenant certains de ses thèmes porteurs (sécurité, baisses d’impôts, responsabilité, etc.), et s’attacher l’électorat de gauche par quelques actions en faveur des classes défavorisées.
L'ennui majeur de ce diagnostic est qu'il est, en bien des points, semblable à celui des néolibéraux ; il a donc logiquement conduit des gouvernements sociaux-démocrates à recourir à des politiques habituellement recommandées par la droite libérale… au nom de la fidélité "modernisée" aux valeurs de la gauche !

Une stratégie vouée à l’échec

Les positions officielles des partis socialistes ou sociaux-démocrates sur cette "troisième voie" sont variées ; elles vont de l’adhésion du SPD allemand — qui en a proposé une variante plus libérale, le "nouveau centre" théorisé par Bodo Hombach — à la franche résistance du PS français. Mais dans la pratique, la gauche européenne a de fait souvent suivi les prescriptions libérales du blairisme. Elle a accepté ou contribué à la déréglementation des marchés, à la privatisation progressive des services publics, à la flexibilisation du marché du travail, à la baisse des impôts sur le revenu et des cotisations sociales patronales. Elle nous a "vendu" l’euro, le marché unique et l’élargissement européens comme les meilleurs remparts contre la généralisation du modèle néolibéral. Mais, à l’arrivée, l’immense majorité des salariés — qui est encore composée d’ouvriers et d’employés aux salaires modestes — n’a vu que l’intensification du travail, la modération salariale et la multiplication des plans sociaux, concomitantes de l’amélioration des marges financières ; et elle n’a pas compris l’impôt rendu aux classes supérieures alors que, partout, se font sentir les besoins publics insatisfaits dans l’école, la justice, le logement social, l’hôpital public, etc.
Cette politique a conduit la gauche européenne au fiasco électoral. Son bilan économique et social plutôt favorable n’a pu compenser le brouillage de son identité. Une politique patchwork qui a été perçue comme un clientélisme centriste n’a pas fait gagner de voix sur l’électorat de droite. Elle a seulement découragé une part croissante de l’électorat de gauche qui ne faisait plus la différence entre gouvernements libéraux et socialistes.
Presque partout en Europe, l’indifférenciation des politiques, le centrisme, le discours du juste milieu, de l’adaptation aux contraintes, ont entraîné le recul des socialistes, la montée de l’abstention et l’essor du vote extrême.
Fausse exception à cette règle, le SPD allemand a perdu toutes les élections depuis la première victoire de Schröder : la reconduction de ce dernier tient uniquement au progrès des écologistes qui ont seuls profité de l’engagement contre la guerre en Irak.
Seules vraies exceptions, les sociaux-démocrates suédois et les travaillistes anglais doivent cependant leur salut à un programme recentré sur la promotion du service public.
La stratégie de la troisième voie est donc une impasse politique. Elle écartèle la gauche entre la "trahison moderne" de son idéal et la "fidélité archaïque" d’une extrême gauche protestataire. Pour sortir de cette funeste alternative, il faut dessiner la voie d’une "fidélité moderne" au projet socialiste et démontrer que la question de son renouveau peut se poser autrement qu’en termes de troisième voie entre socialisme et néolibéralisme.

Renoncer au postulat de l'impuissance

La rhétorique de la troisième voie n’échappe pas à cette règle : la réponse à un problème est presque entièrement contenue dans la façon de le poser. Ainsi, l’impasse où conduit cette rhétorique est déjà inscrite dans la posture initiale d’impuissance qui consiste à prendre les trois prétendus constats que nous avons présentés comme des invariants du monde bornant le champ des possibles. Cela revient à énoncer d’emblée trois postulats d’impuissance politique déniant toute faisabilité à un quelconque projet de gauche.

1er postulat d'impuissance

Poser comme cadre impératif de toute politique l’exigence de compétitivité marchande dans une guerre économique mondiale toujours plus dure, c’est renoncer a priori à tout projet de transformation sociale. En effet, prendre la nature contemporaine de la concurrence comme une donnée incontournable force tout esprit cohérent à considérer ses effets constatés comme également incontournables : précarité et intensification du travail, recul des impôts et des biens publics, privatisation des assurances sociales et des services publics, montée des inégalités et de la violence, recentrage sur un État gendarme purement répressif puisque dépourvu des moyens de s’attaquer aux causes sociales de la violence.
Croire que l’on peut préserver un modèle social européen différent du néolibéralisme en faisant quelques concessions opportunes à cette logique de compétitivité est une douce illusion. Car la compétition ira croissante et, avec elle, le chantage à l’emploi et aux investissements qui justifie le dumping fiscal et social. Accepter aujourd’hui de céder au chantage et de se défendre à reculons face à une logique de guerre opposée à celle de la coopération solidaire, c’est accepter, dès le départ, de reculer jusqu’au bout.
Si le premier postulat est juste, il est parfaitement vain de chercher une autre voie que celle du néolibéralisme. Il n’y en a aucune. Et tous les chercheurs de énième voie ne feront que se ridiculiser dans de rocambolesques contorsions idéologiques qui les conduiront à prôner des politiques quasi semblables à celles de néolibéraux, mais au nom de valeurs radicalement opposées !
Il faudrait d’ailleurs être singulièrement inculte pour ne pas savoir que les valeurs de la troisième voie (l’égalité des chances et le culte de la responsabilité individuelle, entre autres) sont celles du néolibéralisme. L’affirmation "il n’y a pas de droits sans responsabilités", que Giddens présente comme le slogan résumant le mieux la " troisième voie " est en fait, mot pour mot, une citation de Margaret Thatcher !

2e postulat d'impuissance

Prendre acte du déclin d’une base électorale populaire pour en déduire la nécessité de programmes séduisant l’électorat traditionnel du centre et de la droite, c’est renoncer a priori à convaincre les classes aisées de soutenir des politiques plus favorables aux classes populaires, c’est se prédisposer à l’équilibrisme entre réformes de gauche et de droite, tactique qui a mené la gauche européenne au fiasco.
Tactique autoréalisatrice s’il en fut : se faire une raison de la désaffection des ouvriers et employés conduit à ne plus faire grand-chose pour la contrarier et donc à l’accentuer... et ainsi de suite.

3e postulat d'impuissance

Prendre la montée de l’individualisme et du consumérisme comme des données irréversibles, c’est postuler que l’égoïsme et l’intoxication marchande ont déjà largement installé la culture d’une démocratie sans citoyens, c’est-à-dire d’une communauté de clients — de ce que j’ai appelé une "dissociété" —, c’est-à-dire encore le modèle de société dérégulée, "marchéisée" et dépolitisée du néolibéralisme.
Évitons à ce stade tout malentendu. Quoique, bien entendu, je les rejette, je ne soutiens pas que les hypothèses présentées ci-dessus et le modèle néolibéral sont impensables. Je dis seulement que ces hypothèses et ce modèle sont indissociables. Le programme de recherche de la troisième voie est en conséquence mort-né, parce qu’il reconnaît comme des lois irréversibles de la nature des mutations économiques, sociales et culturelles qui sont incompatibles avec un quelconque projet de gauche, aussi modéré soit-il. Ce programme part du constat d’une impuissance irréductible du politique face à certaines lois du marché pour s’interroger ensuite sur les moyens de restaurer le pouvoir du politique. C’est aussi absurde que de chercher à développer la puissance d’une voiture tout en admettant qu’il est impossible de lui installer un moteur !

Les prémisses d’un renouveau socialiste

Un quelconque renouveau du socialisme commence donc par une autre lecture de la métamorphose du monde, lecture alternative qui seule autorise une réponse alternative. Cela commence par l’adoption d’une culture vraiment "moderne", c’est-à-dire volontariste, émancipatrice et non adaptationniste. Cela continue concrètement par la construction d’une alternative économique au capitalisme patrimonial, et par une révision radicale de la stratégie électorale de la social-démocratie.

1°) Évitons le contresens sur la modernité

Pour commencer, d’un point de vue méthodologique, être socialiste, c’est croire que le monde n’est pas ce qu’il est mais ce que l’on en fait, que les lois de l’économie restent les lois des hommes — façonnées par des institutions, des conventions sociales et des choix politiques —, c'est croire, enfin, que les croyances et les comportements sont influencés par l’environnement social dans lequel grandissent et vivent les individus. Les trois soi-disant "constats" qui induisent chez certains une logique d’adaptation du socialisme, ne sont donc pas des données exogènes, mais les résultats datés et mouvants d’une interaction sociale complexe dans laquelle l’action humaine délibérée joue un rôle essentiel.
Puisqu’elle le peut donc, la politique doit adapter le monde à son projet et non l’inverse, façonner patiemment ses contraintes et des marges de manœuvre et non les subir. Cette attitude est la seule qui soit "moderne" au sens que la philosophie politique donne à ce terme, à savoir : l’esprit de liberté initié par les "Lumières", mouvement d’émancipation de l’humanité à l’égard de toutes les lois qu’elle ne se donne pas elle-même.
À l’opposé de cette démarche, bien des "modernisateurs" du socialisme ont pris le terme au sens trivial et assez creux du dictionnaire : "être de son temps". Alors, puisque notre temps est celui du renoncement politique, de la toute-puissance des marchés, de la guerre économique et de la dépolitisation, leur socialisme moderne consiste à adapter la politique à l’impuissance du politique !

2°) Une économie alternative est possible

Au terme de vingt ans de libéralisation croissante de l’économie mondiale, on observe encore une grande diversité, de la protection sociale, du droit du travail ou de la dispersion des salaires. C’est bien le signe que le modèle de société reste largement déterminé par des rapports de force et des choix politiques localisés et qu’il est encore temps de choisir la suite de l’histoire. Par ailleurs, des pays comme la France ou des pays scandinaves restent en réalité parmi les plus attractifs pour les investisseurs étrangers, en dépit de leurs coûts salariaux, de leurs impôts, de leurs charges sociales tant décriés par les tenants de l’attractivité fiscale du territoire.
C’est que l’attractivité d’un pays tient aussi à la qualité de l’éducation, de la formation, de la recherche, des infrastructures, du cadre de vie, des synergies industrielles, de l’environnement, etc. Une politique sociale et industrielle active permet donc à une nation de choisir comment elle veut être compétitive et quel type d’activité elle veut attirer.
Le socialisme moderne ne refuse pas la compétition, mais il la conçoit comme un outil et non comme une contrainte imposée par les lois de la nature. C’est pourquoi, notamment, il exclut les biens publics de la libre compétition marchande parce que l’intérêt général exige qu’ils soient également accessibles à tous et non pas seulement en fonction des moyens et arbitrages financiers des individus.
Dans la sphère marchande, le socialisme moderne croit aux vertus de la concurrence régulée ; mais il refuse la guerre économique sans frein qui s’étend au détriment de l’égalité, de la dignité des salariés, de la cohésion sociale et de l’environnement. Il use donc pleinement des normes sociales et environnementales, de la fiscalité et des investissements publics pour changer l’enjeu du concours entre les nations et les individus : faire en sorte que le but du jeu soit la qualité de vie pour tous, la satisfaction de bien vivre ensemble, plutôt que l’accumulation réservée aux gagnants d’une lutte sans fin.
Cette alternative au capitalisme patrimonial au service exclusif des actionnaires est tellement possible... qu’elle existe déjà ! Le dynamisme des entreprises coopératives, des mutuelles, des associations constituant un vaste secteur d’économie sociale et solidaire, démontre la compatibilité d’une économie efficace, et même compétitive, en l’absence de toute recherche d’un profit privé. Aux États-Unis, temple du capitalisme patrimonial, les entreprises familiales non cotées en bourse affichent en moyenne des résultats supérieurs aux entreprises tenues d’optimiser la "création de valeur" pour l’actionnaire !
Nous évoluons donc dans des "économies plurielles" (plus diversifiées que ce que l’on entendait par "économie mixte") où la preuve est faite que l’incitation à maximiser le profit n’est en rien indispensable à la performance économique. Il suffit d’un peu de volonté politique et d’imagination pour éviter que cette "économie plurielle" ne se délite en économie unidimensionnelle commandée par l’obsession de la rentabilité marchande. Le politique peut systématiquement favoriser le développement des services publics, des coopératives, des mutuelles, de l’économie solidaire, au lieu de les condamner, par le jeu de la libre concurrence, à se comporter peu à peu comme des entreprises capitalistes.
Il faut bien entendu s’efforcer de faire avancer cette vision au sein de l’Union européenne, qui offrirait le cadre optimal pour imposer un modèle social progressiste. Mais certains instrumentalisent cette évidente nécessité pour étouffer tout volontarisme au plan national : au prétexte que l’on ne pourrait "faire le socialisme dans un seul pays", ils ne nous proposent guère mieux que de nous résigner à ne le faire dans aucun. L'Union européenne dominée par la vision adaptationniste devient toujours davantage l'outil qui renforce l'impuissance nationale sans la compenser par un renforcement du politique au niveau européen. Si l'on se contente d'attendre que tous les autres veuillent instaurer le socialisme moderne, on ne récoltera que la généralisation de la société de marché. La vision progressiste n’avancera réellement que si quelques pays sont déterminés à ne pas attendre que les autres commencent et à considérer cette finalité sociale comme une condition sine qua non d’un approfondissement de l’Union. La France doit être l'un de ces pays-là, et les socialistes doivent être de ceux qui conduisent la France à en être.

3°) Une stratégie électorale moderne

La logique adaptationniste a conduit les socialistes et sociaux-démocrates européens (comme la plupart des mouvements politiques) à suivre le penchant naturel de la démocratie d’opinion : l’enlisement dans un marketing politique médiocre et à courte vue qui additionne les soutiens achetés par une collection de mesures disparates.
La logique authentiquement "moderne" implique de rassembler sur une volonté de maîtriser collectivement notre histoire et de construire une société plus juste. La seule réponse socialiste envisageable à l’hétérogénéité sociale et à la conflictualité des intérêts, c’est la promotion de la République laïque et sociale qui garantit l’épanouissement de toutes les identités personnelles, en les unissant dans une communauté solidaire offrant à tous une égale capacité d’épanouissement. La mutation stratégique que doivent opérer les socialistes consiste donc à renoncer définitivement au marketing frileux qui évite les marqueurs idéologiques trop nets pour ne pas effrayer les électeurs supposés indécis. L’indécision naît justement de la confusion des marques. La seule stratégie moralement digne — et à terme politiquement efficace — consistera au contraire à opposer le projet socialiste d’une société pacifiée par l’égalité et la solidarité à celui d’une société de marché fondée sur la libre compétition généralisée. Pas plus que par le passé, les cadres supérieurs ne voteront à gauche parce qu’ils espèrent en retirer des avantages fiscaux supérieurs aux promesses des libéraux, mais parce qu’ils préféreront payer l’éducation, la santé et la retraite de leurs concitoyens pour progresser vers une société plus juste, plus solidaire, plus vivable, qu’ils seront fiers de léguer à leurs enfants. Parce qu’ils mourront la conscience plus tranquille d’avoir voulu une société sans perdants que d’avoir été dans le camp des gagnants. Alors tant qu’à faire du marketing, que les socialistes fassent du bon marketing ! Faire le pari que la clientèle potentielle d’un projet socialiste, c’est tout le monde : voilà leur seule chance de revenir au pouvoir avec les moyens de mettre en œuvre leur projet.

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 23:47

Trois millions de citoyens en colère

Le mouvement social du 29 janvier était un premier coup de semonce. Celui du 19 mars en est la réplique. Plus forte. Plus déterminée.

De Marseille à Paris en passant par Rouen, Le Havre, Strasbourg, Bordeaux, près de 3 millions de travailleurs sont descendus dans les rues pour crier leur colère.

Clamer au couple Sarkozy-Parisot leur refus de payer la crise, exiger le maintien de leur emploi, l’augmentation de leurs salaires, le renforcement du service public. Leur dire que ça suffit comme ça.

De nombreux salariés du privé touchés par les plans sociaux ont ouvert les cortèges donnant aux manifestations une nouvelle dimension.
Ainsi à Compiègne les ouvriers de Continental ont été accueillis
par une haie d’honneur. Le secteur public était représenté dans toutes ses composantes : les transports, les hôpitaux victimes de fermetures drastiques, la poste, les enseignants… sans compter les médias (Radio France, AFP).

Jeunes et moins jeunes (lycéens, étudiants, retraités), ont défilé coude à coude dans la bonne humeur, déterminés dans leur refus de la politique libérale du gouvernement. Aux syndiqués (CGT, CFDT, FO, CFECGC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa) se sont joints des non syndiqués.

Une journée d’action réussie à laquelle le Front de Gauche créé par le PCF et le PG a pris toute sa place. Par sa mobilisation. Par son tract « Front de Gauche pour changer d’Europe : Unité dans la rue, unité dans les urnes » invitant les citoyens à dire « non à Sarkozy et à l’Europe libérale du traité de Lisbonne, oui à une Europe démocratique, sociale, écologique et de paix » le 7 juin, lors des élections européennes.

Sans compter le sticker de PG : « cassetoi pov’con », que les manifestants s’arrachaient.

Reste à savoir combien de temps le pouvoir en place pourra continuer à faire la sourde oreille à un mouvement social et une mobilisation populaire d’une telle ampleur.

 

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 01:35

Une des plus grandes manisfestations à Rouen depuis plus de 10 ans.
Le peuple est dans la rue, outre les revendications, emplois , salaires, services publiques, la vedette des slogans revient à Sarkozy avec sa phrase repris sur un auto collant , ci-dessous:


ils étaient des milliers avec l'auto -collant, distribué par le Parti de Gauche de Jean luc Mélanchon.











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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 00:01

La gauche social-démocrate et la crise

La crise financière et bancaire de 2009 survient vingt ans après la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'économie dirigée, version soviétique. On avait alors célébré la victoire de la démocratie et du marché, soulignant qu'il n'y avait pas d'alternative crédible à ces deux systèmes. Mais il y a marché et marché. Car, à l'économie socialisée de l'Est et au capitalisme régulé européen, s'est substituée une économie de casino, dont nous payons les pots cassés.

La gauche de gouvernement aurait dû apparaître comme un recours naturel dans la tourmente. Ce n'est pas le cas.
La gauche anglaise est au gouvernement, mais, ayant vendu son âme au néolibéralisme et à la City, elle est dépourvue de solutions crédibles. La gauche italienne est en déroute face à Berlusconi, faute d'avoir réussi à convaincre un électorat déboussolé qu'elle était encore une force de progrès. Le mariage des héritiers du PC italien et de la démocratie chrétienne au sein du nouveau Parti démocratique, au lieu de ratisser large, a réduit l'offre politique sans offrir d'alternative convaincante.

Le Parti socialiste français, tout à ses divisions internes, est encore capable de replâtrages de circonstance ( exemple les élections européennes), mais ces divisions sont un secret de polichinelle. La puissante social-démocratie chrétienne allemande est aux abois. Elle a faibli, même dans ses bastions les plus solides, et les sondages ne lui donnent que quelques points d'avance sur le petit Parti libéral, qui pourrait devenir l'allié naturel d'Angela Merkel, après les élections au Bundestag.
Même le Parti socialiste espagnol, qui semblait en meilleure posture en raison des faiblesses du Parti populaire, souffre de la crise, à laquelle il a d'ailleurs contribué en laissant se développer une énorme bulle immobilière.

La gauche de tradition social-démocrate régresse sous la poussée des populismes.
Elle n'arrive pas à convaincre l'électorat modéré qu'elle gérerait mieux la crise que la droite et elle ne parvient pas à convaincre l'électorat de la gauche radicale que ses propositions sont meilleures et plus réalistes que celles des révolutionnaires en chambre.

Faute d'avoir créé son propre espace d'idées et de programmes, la gauche est écartelée entre des pulsions radicales et des réactions ponctuelles qui ne constituent pas une alternative crédible. Elle n'aura pas de perspective tant qu'elle n'aura pas redéfini, de manière à la fois réaliste et porteuse d'espérance, sa vision du monde.
La crise appelle à une redéfinition générale de nos systèmes politiques et économiques.
Si la gauche veut revenir au pouvoir, elle doit, non seulement démontrer que Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi ou Angela Merkel sont dans l'erreur, mais surtout empêcher que l'électorat populaire et celui des classes moyennes ne préfèrent les sirènes populistes de droite, ou les drogues idéologiques de l'extrême gauche.

Récemment, même le Financial Times, journal, par excellence, de l'économie de marché, s'est préoccupé du vide créé par cette évanescence de la gauche et s'est autorisé quelques conseils. La gauche européenne, écrivait-il, devrait s'emparer des trois «  E » : Entreprise, Environnement, Éducation. Sur le premier « E », la gauche est encore prisonnière des schémas passés ; sur le second, elle a pris du retard ; sur le troisième, elle est victime des pesanteurs de son électorat.

La gauche européenne saura-t-elle s'engager dans une réflexion sans tabous sur ces thèmes ?

(*) Président de l'Institut universitaire européen de Florence.
Yves Mény (*)

Cette réflexion de Yves Méry sur l'état de la social démocratie, démontre qu'il faut faire naitre à Gauche une nouvelle force politique, sans concession avec le capitalisme et le libre échange dans l'économie de marché. Le front de Gauche qui rassemble chaque jour de nouvelles forces offre cet espoir. www.lefrontdegauche.eu

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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 00:42

Front de gauche et front durable : entretien avec Christian Picquet

Christian Picquet, militant du NPA, est l’un des animateurs de l’association Unir, qui a toujours défendu l’idée d’un large rassemblement de la « gauche de la gauche » afin de rompre l’hégémonie de la social-démocratie au sein de la gauche française. En ce sens, le militant du NPA appelle son parti à accepter la proposition d’entrer au Front de gauche en vue des élections européennes du 7 juin prochain.

Le 8 Mars il annonce le soutien de son association Unir «  Gauche Unitaire » au front de gauche.

Pourquoi êtes-vous favorable à l’engagement dans le Front de gauche ?

Christian Picquet: L’unité des forces de la gauche de la gauche est indispensable au moment où le capitalisme connaît une crise historique et où nous subissons une offensive sans précédent de la droite sarkozyenne et du patronat pour détruire un siècle de conquêtes sociales et démocratiques
Nous sommes enfin devant une crise majeure de la construction libérale de l’Europe au sein de laquelle plus personne ne peut prétendre que l’autorégulation des marchés, la « concurrence non faussée » ou l’indépendance de la Banque centrale peuvent apporter quoi que ce soit aux peuples. Cette situation appelle une réponse politique audible et crédible, à travers laquelle des millions de citoyens pourront à la fois sanctionner la droite autant que les politiques libérales, et exprimer leur aspiration à une autre politique, anticapitaliste. Je constate qu’il n’existe qu’une seule proposition répondant à cette exigence :
Le Front de gauche.
Lui seul peut rassembler, sans exclusive et à égalité, toutes les forces pouvant se retrouver sur un contenu de rupture.

Christian Picquet. Au-delà de l’association Unir existe une sensibilité de militants du NPA qui se sont prononcés pour l’unité de la gauche de transformation aux élections européennes. Un délégué sur six a opté, lors du congrès fondateur de février, européen pour l’unité des forces de la gauche de gauche au scrutin du 7 Juin.
Dans cette sensibilité se retrouvent des adhérents appartenant au courant minoritaire Unir de l’ex-LCR comme des militants provenant d’autres traditions qui se sont engagés dans le NPA en prenant au sérieux la promesse d’un renouvellement des pratiques politiques et la volonté d’ouverture.

 L’unité est parfaitement possible aujourd’hui, dans un Front de gauche où chacun, sans renier ses propositions et ses spécificités, pourrait défendre une plate-forme commune de nature à offrir un début de réponse politique à des défis véritablement historiques.

Extrait de l’Entretien réalisé par Mina Kaci
http://www.humanite.fr/Front-de-gau...

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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 00:11

QUELLE POLITIQUE L'EMPORTERA?

Nous avons une dépression économique, les états tentent de lutter, mais. c'est là que l'intrigue se noue.

D'un côté ;

Nous avons les autorités américaines, qui ont choisi l'option "combattons le feu par le feu", et ont ouvert les vannes du dollar, du crédit facile et des dettes gouvernementales.

Les taux de la banque centrale ont été baissés à zéro et la Fed a augmenté ses engagements, accroissant la somme de crédit à la disposition du système bancaire  de près de 1 000 milliards de dollars.

De l'autre côté ;

Nous avons les autorités européennes, qui semblent avoir choisi une tactique opposée : baisses de taux modérées, refus de renflouages, sauvetages, très peu de relance par le pouvoir d’achat.  
L
a Banque centrale européenne traite le malade avec un débit d'oxygène minimum.

Entre les deux méthodes, qui va l'emporter ?  Aujourd’hui il est difficile de trouver une réponse, d’autant que l’une ou l’autre ne remette pas en cause le système néo libéral capitaliste, qui ne semble être pourtant au cœur du problème.

En Amérique, aucun de ces sauvetages n'a servi, toutes les banques et les entreprises ayant bénéficié d'une aide se sont détériorées, pour autant que nous puissions en juger.

Quant à la méthode européenne, les résultats ne sont guère plus convaincants. La BCE n'a diagnostiqué au départ qu'un simple malaise. Sauf que le patient a vraiment cessé de respirer, avant que la BCE convienne qu'il y a urgence, alors une baisse 0,5 point des taux de la BCE, mais nous sommes encore à 1,5%, contre 0% en Amérique. Toujours le traitement à minima.

Et maintenant, que va-t-il se passer?, que nous réserve l'avenir.

Il n'y aura pas de reprise durable, avec l'absence de confiance actuelle.

Le système de d’économie libérale est aujourd’hui pleinement mis en cause, il convient dans bâtir un autre. L’espace économique européen est en mesure d’y répondre, à condition de changer le logiciel et la majorité politique actuelle.

Un front de gauche européen doit offrir cette alternative.

 

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 01:12

Dans son plan d'urgence,
le Parti de Gauche propose de nombreuses mesures, notamment :

- Un plan d'investissements publics sur deux ans, d'un montant de 100 milliards d'euros (environ 5 % du PIB) animé par le triple souci de relance de la demande et de l'emploi, de satisfaction des besoins sociaux et de réorientation écologique de notre mode de production.

- Une maîtrise publique du système bancaire pour contrer la spéculation ; pour une politique du crédit au service de l'emploi, du logement social, des services publics, des projets écologiques ; pour un développement régional ; pour un véritable service public bancaire.

- L'arrêt des plans de suppressions d'emplois publics ; création d'emplois dans les services publics pour combler les déficit patents.

- Un droit de veto suspensif pour les représentants des salariés et un contrôle administratif permettant de combattre les licenciements et les délocalisations,

- Un nouveau statut du salarié avec une sécurité sociale professionnelle financé par un fonds patronal et garantissant la continuité des droits en cas de perte d'emploi ou de chômage partiel,

- Une forte augmentation du pouvoir d'achat des salaires, pensions et minima sociaux ; une prime de 1500 à 500 euros - selon les niveaux de revenus et les charges de familles - pour les 60 % des ménages les moins riches, financée par l'abrogation du paquet fiscal.

- L'abrogation des mesures qui ont vidé de sa substance la loi des 35 heures et libéralisé le régime des heures supplémentaires. Réduction à 130 heures du contingent d'heures supplémentaires. Réduction des durées hebdomadaires maximales de travail et, en particulier, réduction de 48 à 44 heures de la durée maximale sur une semaine.

Plus que jamais, l'urgence est à la résistance sociale et à l'alternative politique !

   voir;  www.lepartidegauche.fr

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 01:06

Le chômage explose: 90 200 chômeurs en plus au mois de janvier : un sommet dans l'histoire des statistiques du chômage ! Le nombre des demandeurs d'emplois a dépassé le seuil des 2,2 millions de chômeurs. Le chômage a augmenté de 15 % en un an.

 C'est le neuvième mois consécutif de hausse. Pendant toute une période ce sont les fins de missions d'intérim et de contrats à durée déterminée qui ont gonflé les rangs des demandeurs d'emplois. Ce sont désormais les licenciements économiques qui expliquent la très forte hausse du chômage. Et les dizaines de milliers de salariés placés en chômage partiel n'apparaissent pas dans ces statistiques.

 

Si rien n'est fait, cela va s'aggraver encore. La récession économique se lit dans les chiffres des offres d'emplois déposées par les entreprises à l'ANPE : en chute de 15,4 % par rapport à décembre et de 29,3 % par rapport à janvier 2008. Il y a peu, l'Unedic prévoyait au moins 280 000 chômeurs de plus à la fin de l'année.

Sarkozy s'obstine dans l'erreur. Il se contente d'un saupoudrage de « mesurettes » et refuse obstinément de prendre les mesures structurelles nécessaires pour répondre à la profondeur de la crise.
Le 18 février il annonçait des mesures « sociales » insuffisante et sa volonté de poursuivre sa politique alors même qu'elle contribue à aggraver la situation du plus grand nombre.
En décembre son plan de « relance » inadapté ne permettait pas de soutenir l'emploi. Sa décision de liquider les 35 heures et de libéraliser les heures supplémentaires aggrave encore la situation.
Et l'argent qu'il distribue aux plus riches manque pour financer des mesures en faveur de l'emploi.

Il est temps d'imposer un changement de cap. La journée nationale de grèves et de manifestations du 19 mars à l'appel de toutes les organisations syndicales sera l'occasion de faire entendre avec force cette exigence.

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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 18:17

Le comité Balladur propose la création de deux pôles autour de la région et des intercommunalités et étendre le «champ d’application du suffrage universel et de la parité»


Trop de niveaux d’administration territoriale imparfaitement maîtrisé en dépense publique locale, en raison notamment des excès des financements croisés, enchevêtrement des compétences, vieillissement de la fiscalité directe locale, insuffisance de la démocratie locale dans la mesure où les vraies décisions sont, de plus en plus, prises au sein des structures intercommunales dont les responsables ne procèdent pas du suffrage direct.
Au total, le comité fait vingt propositions :
Le rapport veut privilégier «la constitution, à terme, de deux pôles institutionnels autour de la région et des intercommunalités.
Parmi ces propositions:
- l’ajustement du périmètre de certaines régions et la réduction subséquente de leur nombre» 
- l’encouragement au regroupement des départements»; 
- la désignation simultanée des conseillers régionaux et des conseillers départementaux. 
- la suppression des cantons et leur remplacement par des circonscriptions infra-départementales dans lesquelles se dérouleraient ces élections simultanées au scrutin de liste.
- la désignation au suffrage direct des assemblées délibérantes des groupements de communes.
- l’achèvement et la simplification de la carte des intercommunalités et des syndicats de communes.
La clarification des compétences et, surtout, l’attribution au seul échelon communal, de la clause de compétence générale. 
Propositions qui vont dans le sens de la clarté des choix démocratiques et des économies de gestion, dans la mesure où elles évitent les excès des financements croisés et permettent aux électeurs de savoir qui décide dans chaque domaine.
Dans le domaine financier, le rapport propose notamment de laisser les communes fixer le montant de la taxe d'habitation, de la taxe foncière et des droits de mutation. Les régions seraient en charge de la cotisation des entreprises sur la valeur ajoutée.
Quant aux propositions de nature institutionnelle qui ont des conséquences sur la durée des mandats électifs, le comité proposent qu’elles ne prennent effet qu’à compter des élections cantonales et municipales prévues en 2014.

Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel de ses propositions en matière de finances locales et de clarification des compétences, «rien ne fait obstacle à ce qu’elles puissent être mises en œuvre dans les meilleurs délais».

Pour accéder aux 20 propositions, cliquer ci dessous:

http://reformedescollectiviteslocales.fr/actualites/?lang=fr


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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 00:50

L'intervention du groupe Petit Couronne Réussir ensemble L'avenir au conseil municipal du 17 février 2009.
Agir contre la crise.
Le système économique capitaliste, aidé par des politiques qui imposent les concurrences libres et non fossé, plonge les populations de différents pays dans une crise sociale dont les effets se développent chaque jour. Notre région et agglomération ne sera pas épargné  et nous connaissons déjà pour partie la casse d’un millier emplois programmés, délocalisés auxquels s’ajoutent les centaines d’emplois intérimaires, précaires déjà supprimés et le chômage technique qui à explosé.

Depuis Août dernier 250 000 emplois perdus et 250 000 de plus prévus d’ici Juin prochain en France.  En Seine Maritime + 15,3%% de hausse du chômage en un an, + 21% chez les jeunes. Ce système économique, n’est pas à reformé, à adapté ou à simplement régulé, comme le disent, Sarkozy et biens d’autres dans la classe politique. Il faut en changé profondément les logiques remettre l’homme, la planète et l’égalité au centre du système. Des exemples d’approche nouvelle de l’économie dans certains pays d’Amériques du Sud, les résistances à la pensée unique qui s’organisent ça et là, le développement des luttes sociales, concrétisées le 29 janvier en métropole, actif en ce moment dans les territoires d’outre mer, démontre que l’aspiration au changement pour un autre monde progresse, qu’il convient d’encourager ce mouvement et de lui donner un débouché politique.

La collectivité locale doit aider à soulager les Couronnais
Dans cet objectif, le rôle des collectivités locales n’est pas neutre. Elles ont la responsabilité de développer, d’assurer et de préserver des services aux populations, de dénoncer et de résister aux transferts de charges ou de responsabilités qui lui sont imposés.

Par leurs décisions et soutiens, les collectivités peuvent aidés les luttes sociales, faciliter l’accès aux logements sociaux, à la vie sociaux culturelle, à l’égalité, à la solidarité et la citoyenneté.

 

Alors le budget prévisionnel 2009 de Petit Couronne qui a été présenté au conseil municipal du 18 février, répond t’il ?

A la crise économique et financière, aux solidarités et actions pour atténuer la crise, préserver les services et le pouvoir d’achat. ?

Nous l’avons dit lors du débat d’orientation en décembre, rien d’innovant, ne nous est présentés.

Ce budget en fonctionnement reste contraint, il sauvegarde l’essentiel des services et activités mis en place depuis 30 ans, bien que nous constations certain recul, restriction d’aide à l’esthétique urbaine, réduction de bénéficiaire du RME, suppression d’emplois d’assistantes maternelles familiales entre autres.

Ce budget, compense pour les personnels une perte de leur pouvoir d’achat par l’octroi d’indemnités qui pour l’essentiel n’entrent pas dans le calcul de leur retraite et obligeront certains à poursuivre maintenant jusqu’à 70 ans le travail pour ne pas trop y perdre financièrement. Il laisse présager aussi des pertes d’emplois communaux et des transferts d’activités aux secteurs privés.

On note une évolution globale de + 9% des dépenses en cérémonies, publications, relations publiques et réceptions, cela ne nous semble pas être une priorité, dans cette période de crise.

Des Dépenses en évolution plus fortes que les recettes.

Le plus inquiétant de ce budget c’est qu’il propose globalement une hausse des charges courantes de fonctionnement + 6,82%, contre 3% en recettes courantes, par rapport au réalisé 2008 (Dépenses courantes compte de gestion 2008, 14 627 698 euros, prévision budget 15 625 000 euros en 2009), plus 1 000 000 d’euros.
Le site du ministère des finances qui analyse l’évolution des budgets de toutes les communes de France, permet de constaté que la dépense de fonctionnement par habitant à Petit Couronne n’a augmenté en 3 ans que de 0,5% entre 2001 et 2004, puis en 3 ans de 2004 à 2007 de 11,5%, avec ce budget nous passerons à + 20% entre 2004 et 2009 alors que les recettes courantes (hors recettes exceptionnelles) n’augmentent sur la même période que de 2%.

En plus, la TEOM payé par la ville est transféré sur les impôts et charges locatives des Petit Couronnais a doublé la contribution des ménages en 4 ans de 45 à 92 euros sur la valeur locative moyenne en 2009 et nous n’en sommes qu’à la moitié puisqu’en 2015 le taux sera de 7,45 contre 4,38 en 2009.

Ce que nous ne pouvons cautionner dans ce budget, c’est un crédit ouvert de 800 000 euros, non justifiés en dépenses, somme qui représente 23 % des recettes d’impôts locaux TH, FNB, FB.

Cette somme qui est équivalente à la totalité de la taxe d’habitation payé par les PETIT Couronnais en 2008 et dans le même temps les Petit Couronnais vont voir leurs feuilles d’impôts locaux augmentés de 8 à 10% sur la TH et le FB, avec les votes des taux communaux et départementaux qui sont confirmées.

 Cette gestion à courte vue, floue et peu transparente, contraste fortement avec votre déclaration en débat d’orientation budgétaire, de ne  pas avoir une gestion au jour le jour.

Article à venir nos propositions faites en conseil municipal.

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