Le Mécanisme Européen de Stabilité consiste à graver dans le marbre les politiques d'austérité déjà menées au Portugal, en Irlande et bien sûr en Grèce. Ceci est en train de se faire dans le dos du peuple français par Nicolas Sarkozy, l'UMP et une fois de plus, par l’abstention d’une grande majorité des socialistes. Après le non du peuple français en 2005, souvenons nous que c’est grâce aussi à certains socialistes, que le traité de Lisbonne a été voté par le congrès à Versailles.
Je déplore le silence qui entoure ce Traité crucial et je m'indigne de l'absence de consultation populaire à ce sujet. Il est nécessaire, à mon avis, d'ouvrir impérativement un débat public sur cette question.
Ce traité, présenté comme un mécanisme de solidarité entre les Etats membres de la zone Euro, subordonne toute "assistance financière" des Etats au bénéfice d'autres Etats à de "strictes conditionnalités" dans "le cadre de programmes d'ajustement". Dans les faits, toute aide aura pour contrepartie les plans de rigueur préparés par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International, dont on a pu observer les conséquences désastreuses en Grèce, au Portugal, ou en Irlande. En fait de "solidarité", ce mécanisme organise donc la casse sociale et la récession.
Les décisions de mise en œuvre du MES seront prises par un Conseil des gouverneurs composé des ministres des finances de la zone Euro. Aucun véto, aucune autorité des parlements nationaux ne sont prévus. Seule la Cour de Justice de l'Union Européenne sera compétente pour traiter des différends entre Etat et le Conseil des gouverneurs.
Les peuples européens seront encore davantage dessaisis de leur souveraineté.
De plus, les Etats adoptant le MES acceptent de fait les dispositions sur la discipline budgétaire ("règle d'or", sanctions automatiques, etc.) contenues dans le futur Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance dans l'Union économique et monétaire (TSCG), communément nommé le Traité Sarkozy-Merkel. Ce lien contraignant est en effet précisé dès les considérants du Traité MES : "le présent traité et le TSCG […] sont complémentaires dans la promotion de la responsabilité budgétaire et de la solidarité au sein de l'Union économique et monétaire.
Ces deux textes ne sont pas déconnectés, qui vote l'un accepte à l'avance l'autre !
Hier à l’assemblée nationale, les parlementaires du Front de Gauche et seuls 20 députés socialistes dont H Emmanuelli et pour notre département Christophe Bouillon et Sandrine Hurel ont voté contre.
Au sénat, les socialistes adopteront sans doute à quelques exceptions, un comportement identique. Mesdames et messieurs les sénateurs socialistes, qu'allez-vous voter ? Au Sénat où vous êtes majoritaires, en votant contre, vous imposeriez que ce Traité soit soumis au peuple français par référendum. A moins que votre objectif consiste à laisser passer ce traité, pour mieux nous expliquer ensuite, si Hollande est élu, que vous ne pouvez plus rien faire d’autre que de subir la loi de l’ultralibéralisme européen triomphant.
Les trahisons ça suffit ! Et bien nous avons avec notre bulletin de vote, la possibilité d’éviter cela en votant pour les candidats du Front de Gauche à la présidentielle et aux législatives.