Lors de son institutionnalisation en 2008, on nous avait promis que le G20 serait l'instrument privilégié d'une réforme du système financier international tirant toutes les leçons de la crise. Mais à lire le communiqué final de son dernier sommet qui vient de se tenir à Séoul, il ne se passe rien de très nouveau dans le monde de la « gouvernance globale ». De sommets en sommets, le néolibéralisme est réaffirmé comme horizon indépassable et le « protectionnisme » demeure l'ennemi idéal.
Pendant ce temps la crise économique n'en finit plus d'attiser les tensions internationales. Emission massive d'un dollar qui ne vaudrait plus rien sans la volonté des pays détenteurs de réserves massives ; sous-évaluation du yuan ; dumping social de l'Allemagne au sein de la zone euro, la guerre monétaire et commerciale s'intensifie. Sur le plan géopolitique, on sait que ces configurations débouchent rarement sur des avenirs radieux. Face à cette situation le G 20 n'a fait qu'accoucher de discours éthérés sur la nécessité d'une « croissance durable et équilibrée » et de « solutions » au mieux insuffisantes, au pire dans la droite ligne des pratiques qui ont mené à la crise.
C'est ainsi qu'une « évaluation mutuelle » censée « identifier les déséquilibres » commerciaux et financiers va être mise en place. Une évaluation pour identifier ce qui saute déjà aux yeux de tout observateur lucide ! Pire, le G20 a affirmé sa volonté d'aller « vers un système monétaire international où les taux de change seront davantage déterminés par le marché ». Du dogmatisme à l'état brut, qui ruine à l'avance toute velléité de réglementation de la finance internationale. Ceci n'a pas empêché Nicolas Sarkozy, chantre de la régulation financière qui présidera le G20 pour l'année à venir, de réaffirmer la totale légitimité de ce club des pays « qui comptent » et dont la déclaration finale commence par « Nous les leaders... ».
Face à la gravité d'une crise économique aux conséquences incalculables, le Parti de Gauche rappelle que le G20 est une institution illégitime incapable de mettre en place un minimum de coopération économique et financière, et réaffirme la seule légitimité d'une ONU réformée et renforcée.