Retrouvez les réactions de Gérard Letailleur concernant les sujets d'actualité et de société. elections municipales, petit couronne, parti socialiste, parti communiste,parti de gauche, front de gauche,
Une voiture sans carburant, refuse de démarrer. C'est normal : sans rien pour alimenter le moteur, comment voulez-vous qu'il fonctionne ?
Les autorités politiques et monétaires de la planète, ne peuvent s'habituer au fait que les réservoirs sont complètement vides d'argent... et que l'économie, par conséquent, ne redémarre pas vraiment.
Les consommateurs n'ont plus de revenus et leur principale réserve de capital (l'immobilier) voit sa valeur chuter, le crédit se fait de plus en plus rare.
La thèse de la reprise perd tout crédit !
Vu au travers de jumelles équipées de filtres roses, la croissance se serait remise à agiter les bras au deuxième trimestre. Les uns nous assurent que ces gesticulations signifient que tout va bien et que l'activité s'apprête à remonter la pente en petite foulée. Les autres (que plus personne n'écoute) redoutent qu'il s'agisse des appels au secours désespérés d’un accidenté qui n'est pas mort !
Les investisseurs balayent l'objection de la morosité de la consommation. Selon eux, les entreprises ont démontré une surprenante faculté d'amélioration de leur productivité au deuxième trimestre 2009. Le message est clair : la morosité de l'économie réelle ne saurait affecter la capacité bénéficiaire des sociétés cotées car il existe un inépuisable gisement de réduction des coûts (licenciements, délocalisation, économies d'échelle) à exploiter en temps de crise.
Traduction la course aux profits peut se poursuivre sur le dos des travailleurs.
Les milliers de milliards déversés par les banques centrales dans les circuits financiers depuis la mi-septembre 2008 auraient permis d'éviter le pire. Chacun comprend qu’il s’agissait d’éviter l’effrontément du système capitalisme libéral, mais aucunement de sauver l’emploi.
Adieu la crise systémique, place à la reprise ! Mais de laquelle s'agit-il ?
L'Association française des sociétés financières (ASF) vient d'annoncer que la masse de crédits accordés aux ménages et aux entreprises a enregistré une contraction "d'une ampleur historique" au premier semestre 2009.
Le financement des logements chute de 27,2% au premier semestre 2009 (contre -8,6% au premier semestre 2008 et -15,6% au second). L'ASF indique que les crédits à la consommation ont plongé de 15,8% sur les six premiers mois de l'année, une contraction "inédite depuis 20 ans". Ils ont dégringolé de 27,3% dans la catégorie "prêts personnels" (sans objet spécifique).
Les crédits affectés à l'automobile reculent de 12,3% malgré la prime à la casse ; ceux destinés à l'équipement du foyer abandonnent 9,2%.
Les crédits revolving (affichant désormais des taux d'intérêt quasi-usuraires de 20% et plus quand l'argent servant à les financer ne coûte que 1% auprès de la BCE) baissent de 10,5%.
Le plus inquiétant, c'est que le crédit aux entreprises s'est contracté de 24%, sachant que deux tiers des sommes prêtées servent à financer des restructurations, qui souvent suppriment des emplois.
Les opérations de crédit-bail-mobilier enregistrent un plongeon de 29,1% : "un effondrement d'une amplitude sans précédent depuis le printemps 1993" précise l'ASF.
Je veux bien admettre qu'il est difficile d'aller plus bas et qu'une stabilisation est possible... Mais qu'est ce que ces chiffres nous amènent à penser de l'état réel de l'économie.
N'allez pas croire toutefois que ce qui précède ait pu gâter l'humeur des marchés financiers ! Un trimestre boursier hors norme où les valeurs françaises ont bondi de 20% -- leur meilleure performance estivale depuis 1993. Alors que dans le même temps les pertes d’emplois atteignent un niveau record.
Il y a bien un problème dans ce système économique, il faut donc en changer !