Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 18:49
Une absence de diversité, un taux de féminisation qui passe de 12,5% à 18,5%.

L’élection présidentielle avec un record de participation, a mis en position finale deux candidats jeunes pour cette fonction et nouveau.
L’assemblée nationale est aujourd’hui composée d’une majorité de députés de plus de 55 ans qui représentent 59% de la nouvelle chambre, contre 48% en 2002.
Les grands gagnants sont les jeunes sexagénaires de 60 à 64 ans, qui représentent 22,4 % contre 13,8% en 2002 et 9,6% en 1997. Faut il y voir là une explication du peu d’engouement pour cette élection qui n’a déplacé qu’un peu plus de 50% des électeurs aux urnes. Certainement pas !
Toujours est il, que la question des retraites qui va venir en discussion durant cette législature et qui devra revoir aussi les régimes spéciaux sera un beau débat à suivre.
En 1981, les députés de  moins de quarante ans étaient une centaine, ils ne sont que 23 aujourd’hui.
Les moins de 45 ans représentaient 38,1%, alors qu’aujourd’hui  ils ne sont que 13,2%.
Les femmes alors que la loi en impose 50%, ne progressent que de 6%.
L’assemblée nationale reste une caricature des caractéristiques de la société française, que ce soit pour ces rapports générationnels et sociologiques.
Le parti socialiste à une responsabilité dans cet état de fait, comme militant de gauche, ça me fait tout drôle d’être ringardisé par l’ouverture que Sarkozy a su faire dans son gouvernement.
Même, si cela n’a bien sûr aucun effet sur la politique économique et sociale qu’il conduit, il donne ainsi l’illusion d’une nouvelle pratique politique. Il faut lui reconnaître cette habileté, la dénoncer et faire en sorte qu’à gauche on agisse concrètement, pour des programmes crédibles que nous tenons.

Partager cet article
Repost0
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 00:36
La politique pénale est le bout de la chaîne républicaine, pas le maillon principal.

Tribune publiée dans les pages Rebonds de Libération, par Marylise LEBRANCHU, députée du Finistère, ancienne ministre de la Justice, et Adeline HAZAN, députée européenne, le 18 juillet 2007.

Le gouvernement utilise les procédures d’urgence pour donner vie à la promesse de Nicolas Sarkozy de « peines planchers ». Comme si l’arsenal juridique français était vierge de tout outil de répression, comme si la France était le pays du laisser faire ! Quel aveu d’échec !

Notre système pénal est parmi les plus répressifs qui soient : les peines d’emprisonnement vont jusqu’à dix ans, et même vingt ans en récidive. La réclusion criminelle à perpétuité est encourue pour tous les crimes les plus graves, les mesures de sûreté permettent de rendre une peine incompressible jusqu’à trente ans. La prescription a été reculée, pour certains crimes contre les enfants, jusqu’à vingt années après la majorité de la victime, et un régime renforcé a été instauré pour lutter contre la criminalité organisée et le terrorisme. Actuellement et depuis longtemps, tout récidiviste encourt le double de la peine d’un délinquant primaire.

Ce serait cela un pays permissif ? Dire, dans un tel contexte, que les juges n’ont pas les moyens en droit de lutter contre la délinquance, c’est tromper les citoyens. Dire que les délinquants ne sont pas mis en présence de peines dissuasives, c’est se tromper soi-même.

Mais qu’est-ce que la dissuasion en matière de criminalité ? Comment croire qu’un délinquant, au moment du passage à l’acte, se dira « attention, avec la loi sur la récidive je vais risquer le double de la peine auparavant encourue » ?

Les délinquants ne sont pas des criminologues et il est malheureusement à craindre que leur réflexion, au moment de l’infraction, si réflexion il y a, porte beaucoup plus sur les moyens de ne pas se faire prendre que sur la sanction. C’est pourquoi la peine n’est qu’un élément de la dissuasion, efficace surtout. avec les honnêtes gens !

Il est connu depuis longtemps que toute politique pénale est vouée à l’échec si elle n’intègre pas l’éducation, le respect de l’autre, si elle n’intègre pas de nombreux autres facteurs tels que la santé, l’urbanisme et l’emploi ; si elle ne donne pas à chacun le droit de pouvoir espérer en un avenir meilleur ? Comment faire croire qu’il faut respecter la loi si l’Etat ne l’a fait pas sur l’obligation de construction de logements sociaux ?

La politique pénale est le bout de la chaîne républicaine, pas le maillon principal. Dire qu’il faut encore durcir les peines encourues, c’est être aveugle devant le surpeuplement des prisons françaises. Le gouvernement sait-il lui-même l’impact de cette loi ? L’a-t-il estimé ? Qu’a-t-il prévu pour en tenir compte ?

Nos prisons, dont le Sénat, qui a voté les peines planchers, avait pourtant stigmatisé le déplorable état, sont plus que saturées : jamais on n’avait vu la population pénale dépasser 60 000 détenus, tout chiffre supérieur à 50 000 était déjà alarmant. Nous l’avons dépassé de 10 000 ! La prison est l’école de la récidive. La question est celle de la réinsertion, sans parler, bien sûr, que la privation de liberté doit devenir l’ultime recours quand une loi pénitentiaire permettra enfin le recours à des sanctions et peines efficaces. C’est une loi pénitentiaire restaurant la République dans les prisons qu’il nous faut.

Il faut redonner la dignité à ces citoyens français incarcérés. Maltraiter un détenu par ses conditions d’incarcération, c’est piétiner l’esprit républicain et l’espoir que la peine permette la réinsertion. Quel impact de la sanction si la République incarne une forme d’indignité ?

Les représentants des victimes, au sein de l’instance que j’ai eu l’honneur de présider personnellement pendant dix mois, tenaient à dissocier vengeance et justice pour justement lutter contre la récidive plutôt que de « taper fort » après le second acte, car s’il y a second acte c’est qu’il y a aussi seconde victime.

C’est la faute majeure de ce texte qui ne porte pas l’objectif premier : pas de seconde victime donc pas de récidive, c’est un texte « qui baisse les bras ».

Aucune leçon n’a été tirée de la fameuse loi américaine des « trois coups » (le troisième vol conduit à une très longue peine même si le produit du vol est une pizza) qui semble inspirer le gouvernement, et dont on sait qu’elle a conduit à la construction de plusieurs dizaines de prisons sans rendre plus sûre la société américaine, toujours en tête pour les morts violentes. Bel exemple américain, critiqué là-bas, qu’il faudrait retranscrire en France ?

Ancienne garde des Sceaux et ancienne magistrate, nous ne sommes ni angéliques, ni laxistes. Nous savons quel est le poids symbolique de la justice et son impact social. Il faut redire toujours à quel point il est dangereux de ne pas sanctionner le premier acte de petite délinquance parce que celui à qui on laisserait entendre qu’il n’aura pas de sanction, parce qu’il vit dans des conditions difficiles, serait comme exclu, puisqu’incapable de comprendre le sens de cette sanction ; il serait donc indigne de la République.

Mais la répression n’a pas comme seul corollaire l’incarcération plus nombreuse et plus longue ! C’est au nom de ce qu’incarne la justice pour la République qu’il ne faut pas voter ce texte inutile car il se trompe de cible. De plus il est dangereux, il remplira les prisons sans régler les problèmes.

S’il y a un consensus républicain à chercher, à trouver, c’est bien plus sur une loi pénitentiaire que sur des peines planchers. Madame la garde des Sceaux, plutôt que vous précipitez dans cette impasse, prenez le temps de la concertation avec les parlementaires et les professionnels.

C’est ainsi que nous ferons progresser notre République, pas autrement.

-  http://www.liberation.fr/rebonds/267620.FR.php

Partager cet article
Repost0
10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 20:22

La raffinerie Shell de Petit-Couronne passe sous le contrôle du Suisse Pétroplus.

Les syndicats de la raffinerie Shell de Petit-Couronne, près de Rouen, veulent des "garanties" après l'annonce jeudi de la vente par le groupe anglo-néerlandais de ses trois sites français. "Nous voulons connaitre les intentions du repreneur quant à l'avenir du site et aux investissements qu'il compte mettre en oeuvre pour le maintenir à niveau", a indiqué Yvon Scornet, délégué CGT à Petit-Couronne. Cette raffinerie doit être cédée au Suisse Pétroplus comme celle de Reichstett (Bas-Rhin) tandis que celle de Berre (Bouches-du-Rhone) avec ses activités pétrochimiques doit passer sous le contrôle du Néerlandais Basell.

Ce syndicaliste estime que ces ventes dont l'annonce était attendue traduisent "le désengagement de Shell qui ne considère plus "la vieille Europe" comme stratégique et préfère investir en priorité dans l'amont (exploration et production de brut) ou géographiquement en Chine, en Russie et au Qatar". Yvon Scornet qui juge "regrettable" la vente "par morceaux" dit "s'interroger" sur le repreneur Pétroplus "qui n'est pas un pétrolier complet mais est présent uniquement dans le raffinage et pas dans la production de brut ni la commercialisation des produits finis".

Les syndicats devraient en apprendre plus en septembre avec la venue des deux repreneurs devant les comités d'entrerpise des entités concernées. D'ores et déjà l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO-CGC du groupe exigera de Shell France des "garanties" quant au maintien des accords sociaux en vigueur avant que les ventes ne soient effectives.

La raffinerie de Petit Couronne spécialisée dans les huiles de base et les bitumes est la deuxième du groupe Shell en France avec une capacité de 154.000 barils par jour et 500 salariés. Selon les syndicats elle n'a pas bénéficié d'investissements lourds depuis de nombreuses années à la différence d'ExxonMobil à Port-Jérome ou de Total à Gonfreville l'Orcher. Elle est de surcroit pénalisée par sa localisation aux abords de zones urbanisées ce qui limite son expansion éventuelle.

Partager cet article
Repost0
3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 20:44
LA HAYE - Le groupe suisse Petroplus (raffinage) va acquérir deux raffineries situées en France auprès de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell pour un montant net de 475 millions de dollars, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Le montant total de la transaction est d'environ 875 millions de dollars, si l'on inclut le fonds de roulement, estimé à environ 400 millions d'euros.

Cette transaction, entièrement en numéraire et en partie financée par des prêts, doit être finalisée au deuxième trimestre 2008, a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe, récemment introduit à la Bourse suisse.

Petroplus va reprendre la raffinerie de Petit-Couronne (banlieue de Rouen, ouest de la France), d'une capacité 154.000 barils par jour, et Reichstett Vendenheim (Alsace, est) d'une capacité de 85.000 barils.

Dans un communiqué, Shell précise qu'il "travaillera intensivement avec les syndicats appropriés et les représentants du personnel" pour mener à bien la cession, "comme il l'a fait depuis qu'il a annoncé son intention de vendre ces actifs en janvier 2007".

Shell possède une troisième raffinerie en France, à Berre-l'Etang (Bouches-du-Rhône, sud-est), qui n'est pas concernée par cette vente.

Des détails de l'accord conclu entre Shell et Petroplus, concernant le développement d'un processus de production de produits spécialisés comme les lubrifiants, doivent encore discutés, ajoute Shell.

Petroplus a l'intention de trouver un accord avec Shell "pour fournir les commerces de détail de Shell basés en France et d'autres de ses activités", écrit-il dans un communiqué distinct.

Cette acquisition augmente de 38% ses capacités de production.

Partager cet article
Repost0
3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 20:35

0% d'augmentation pour le RMI, 4,8% pour les généralistes

Pas de coup de pouce pour le Smic ni pour le RMI, mais une hausse des consultations médicales: la valse rituelle des revalorisations du 1er juillet est stricte avec les bas revenus. 

Le RMI ne bouge pas d'un centime. Revalorisé le 1er janvier dernier, il reste stable à 440,86 euros net pour une personne seule sans enfant; 661,29 euros pour une personne seule avec un enfant ou un couple sans enfant; 793,55 euros pour une personne seule avec deux enfants ou un couple avec un enfant.

Le Smic, comme annoncé par le gouvernement, ne bénéficie donc pas de coup de pouce supplémentaire à l'augmentation légale: il grimpe donc de 2,1% soit 0,17 euros par heure. Pour la première fois, le net mensuel pour 35 heures hebdo franchit le cap des 1000 euros.

Le complément de ressources des bénéficiaires de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH) ne sera pas valorisé. Le montant maximum de l'AAH reste fixé, jusqu'au 31 décembre, à 621,27 euros par mois pour une personne handicapée.  

Les allocations chômage sont revalorisées de 1,95%.

La consultation des médecins généralistes grimpe d'1 euro, à 22 euros. Et de 31 à 32 euros pour la visite à domicile.

Côté transports, même punition: les billets de la SNCF augmentent à 10 centimes à 2,9 euros, mais les prix du TGV ne bougent pas. En Ile-de-France, la carte orange augmente de 1,8%.

Partager cet article
Repost0
21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 16:50
Avec 44,35 % un record, de citoyens qui n'ont pas votés et des votes blancs ou nul pour 4,64%, c'est un peu plus que 50% de Petits Couronnais qui se sont exprimés.

Sans surprise et comme mis dans mon article du 1er tour, Laurent Fabius a obtenu 2233 voix soit 45 voix de plus qu'en 2002. en pourcentage 69,26% au lieu de 70,51% en 2002.
M.H. Roux avec 991 voix au lieu de 915 en 2002, améliore son score de 76 voix et passe à 30,74%.

Voir les analyses de ces élections dans les articles précédents et rejoignez notre association "Vivre Ensemble a Petit Couronne verte et solidaire" pour débattre sur la constitution  d'un vrai mouvement de Gauche capable de donner   une vision d'avenir.
Partager cet article
Repost0
15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 21:20
Dépèche AFP. Le député PS des Landes Henri Emmanuelli a affirmé mardi que "les cafouillages actuels sur la TVA dite sociale cachent mal l’orientation d’une politique fiscale de droite".

"Les cafouillages actuels sur la TVA dite sociale cachent mal l’orientation d’une politique fiscale de droite, qui vise à compenser par une hausse de la TVA tous les cadeaux somptueux faits à une minorité avec le bouclier fiscal et la suppression des droits de succession, qui concernent moins de 15% de la population", déclare l’ancien ministre dans un communiqué.

Selon lui, s’il s’agit de lutter contre les délocalisations, "mieux vaudrait relayer à Bruxelles les inquiétudes des fédérations patronales qui se sont récemment exprimées sur la politique ultralibérale de la Commission (européenne) en matière de concurrence".

Les représentants de dix branches professionnelles, comme le textile ou la chimie, viennent d’adresser une lettre à ce sujet au Commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson.

Partager cet article
Repost0
14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 08:39
Les 10 ou 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux faits aux plus fortunés par la droite seront payés par la masse des Français au travers d’une augmentation de la TVA !

Ils ont fini par l’avouer...Jean-Louis Borloo dès dimanche soir, François Fillon lundi, Jean Arthuis mardi ont annoncé une forte augmentation de TVA après les élections législatives pour financer les cadeaux faits aux plus favorisés. Jean Arthuis a fixé cette hausse de TVA à 5 points, sans être une seule fois démenti. Le Premier Ministre vient d’envoyer à ses ministres une lettre de mission en ce sens.

Cette augmentation est programmée pour financer les cadeaux fiscaux faits aux plus aisés des Français. Le boulier fiscal à 50 %, conduisant à la suppression de l’ISF pour la plupart des assujettis, coûtera 4 milliards d’euros en année peine. La réduction des droits de succession, profitant exclusivement aux 10 % de Français les plus riches, coûtera 5 milliards d’euros. La déduction fiscale des intérêts d’emprunt immobilier, favorisant principalement les plus gros propriétaires, coûtera 4 milliards d’euros. La détaxation des heures supplémentaires, qui ne profitera quasiment qu’aux entreprises, coûtera 4 milliards d’euros.

Ces cadeaux fiscaux, d’un montant de 10 à 15 milliards d’euros, seront donc financés par une hausse de plusieurs points de TVA, qui grèvera le pouvoir d’achat de tous les Français, à commencer par les classes moyennes et populaires. C’est donc la majorité des Français qui paiera les cadeaux faits à la minorité la plus fortunée.

Cette TVA, contrairement à ce que prétend le gouvernement, n’aura rien de social. La droite essaye ainsi de faire croire que la hausse de TVA serait compensée par une hausse des salaires consécutive à une baisse des cotisations sociales patronales.

Rien n’est plus faux : les exonérations prévues par la droite ne visant que les cotisations patronales de sécurité sociale, elles bénéficieront aux employeurs, qui verront l’augmentation de leurs marges financées par une hausse de TVA pour tous. Et même si ces baisses de cotisations patronales se répercutent un peu sur les salaires, les inactifs, les chômeurs et les retraités n’en verront pas la couleur.

D’un côté plus de 15 milliards de cadeaux fiscaux pour les plus aisés, de l’autre une hausse de 4 à 5 points de TVA de l’aveu même du gouvernement, tel est le contenu de la politique économique et fiscale qu’entend conduire la droite au lendemain des élections législatives.
Partager cet article
Repost0
13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 16:13
Aux législatives:
de 2002, au 1er tour  3556 votants,  en 2007, 3514 votants, 42 votants en moins, avec 323 inscrits de plus.
Une abstention de 40,60%.

Laurent Fabius en 2002; 1696 voix, en 2007; 1664 voix moins 32 voix
Patrice Dupray en 2002;   294 voix, en 2007;  341 voix plus 47 voix
M. Helene Roux en 2002; 672 voix, en 2007;  784 voix plus112 voix
R. Marre (modem)                          , en 2007;  193 voix
J.Morin   (Majorité)                         , en 2007;    27 voix

en 2007; les candidats de gauche obtiennent 2247 voix, 63,94%
                la droite 1199 voix, 33,21%

en 2002; la gauche 65,01%, la droite 33,24%, le reste est en divers.

Laurent Fabius, retrouvera sans doute un score proche de 2002      ( 70,51%) au 2eme tour de 2007
Partager cet article
Repost0
9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 16:54

Philippe Marlière: scénarios pour une refondation

Tribune publiée par Le Monde. Philippe Marlière est maître de conférences en science politique à l'université de Londres.

 

Le Parti socialiste est aujourd'hui amené à préciser sa doctrine, à élaborer un programme mobilisateur et à reconsidérer ses alliances. Après trois échecs présidentiels consécutifs, la situation est assez grave pour exclure les replâtrages habituels. Quatre scénarios pour une refondation socialiste peuvent être envisagés.

LE SCÉNARIO ITALIEN

En Italie, les démocrates de gauche (DS, ex-PCI) s'apprêtent à fonder un nouveau parti (le Parti démocratique) qui inclura le pôle de la Marguerite (dominé par les démocrates-chrétiens). Selon Piero Fassino, dirigeant des DS, cette alliance prend acte de la "disparition du vieux schéma tripolaire gauche, centre, droite", auquel aurait succédé une opposition feutrée entre deux grands blocs centristes, hors toute référence à la gauche. Transposé en France, il s'agirait de bâtir une force centriste dont le PS serait le pivot. Ce nouveau parti - non socialiste - engloberait les radicaux de gauche, la tendance libérale-libertaire des Verts (Daniel Cohn-Bendit) et le Mouvement démocrate de François Bayrou.

Ce schéma a été esquissé par Ségolène Royal à diverses reprises. Sans référence explicite à la création d'un Parti démocrate, elle a revendiqué un "PS ouvert, sans frontière" et a prédit qu'il allait "se passer des choses localement avec le MoDem" d'ici aux élections municipales. La recherche d'alliance avec le centre droit semble des plus risquées. C'est ce que nous enseigne le cas italien : le recentrage continu des DS depuis plus de dix ans s'est accompagné d'une érosion militante et électorale constante, accentuée par les scissions de son aile gauche.

En France, l'opposition gauche-droite est plus vivace qu'en Italie. Les reports de voix bayrouistes en faveur de Mme Royal ont été des plus médiocres, ce qui souligne l'incompatibilité entre électorat socialiste et électorat démocrate-chrétien en France. En outre, les reports de voix de la gauche non socialiste vers Mme Royal - décevants en 2007 - seraient assurément catastrophiques si d'aventure elle était la candidate d'un parti centriste en 2012.

LE SCÉNARIO BRITANNIQUE

C'est le développement rêvé par Dominique Strauss-Kahn et ses amis. L'accent est mis, ici, sur une refondation interne du PS qui s'inspire de la démarche blairiste au sein du Parti travailliste. Une offensive idéologique doit être conduite pour amener le PS à renoncer à la lutte pour le socialisme (combat contre un capitalisme de plus en plus débridé, défense d'un secteur nationalisé de l'économie, exigence de redistribution des richesses, etc). Des notions lénifiantes ("réformisme", "socialisme du réel", "social-démocratie") tentent de masquer les convergences avec le néolibéralisme tempéré du blairisme, de favoriser la conversion du PS à une Europe sans muscle politique et de renforcer l'alignement atlantiste du PS.

A la différence du scénario italien proprement suicidaire, le scénario britannique a le mérite de la cohérence. Cette ligne pourrait l'emporter si les strauss-kahniens parvenaient à débaucher les "déçus du royalisme". Mais le problème de la mobilisation des électorats de gauche se poserait également dans ce cas : quelle serait la fortune électorale d'un parti blairisé en compétition avec une gauche radicale galvanisée par un PS qui n'aurait plus de socialiste que le nom ? Car le succès du blairisme a reposé sur une série de facteurs exceptionnels, introuvables dans le contexte français : scrutin majoritaire à un tour qui sur-amplifie la dynamique du vote utile, absence de compétition à gauche pour le Parti travailliste et démantèlement avancé de l'Etat social britannique.

LE SCÉNARIO ALLEMAND

Ce serait celui de la scission de la gauche du parti, poussée vers la sortie à la suite du succès rencontré par les scénarios italien ou britannique. Il s'agirait ici de recréer un parti authentiquement socialiste. Cette situation s'apparenterait à la création de la WASG par Oskar Lafontaine, un ancien leader du SPD, en désaccord avec les politiques néolibérales du gouvernement Schroeder.

Envisageable après le rejet du traité constitutionnel, alors que l'idée d'une candidature "antilibérale" connaissait une réelle dynamique, ce cas de figure est aujourd'hui impensable. La gauche radicale est aujourd'hui sur la défensive et divisée. En outre, on imagine mal quels élus socialistes de premier plan accepteraient de risquer leur carrière sur un projet aussi aléatoire.

LE SCÉNARIO SOCIALISTE

C'est celui de la rupture avec... les politiques mises en oeuvre par les partisans des scénarios italien et britannique depuis les années 1980. Il s'agirait d'abandonner le prêt-à-penser social-libéral. Instruit des erreurs du passé et s'inspirant de la démarche des assises du socialisme organisées en 1974 par François Mitterrand, ce PS aurait à coeur de maintenir le dialogue avec les diverses composantes de la gauche.

Il serait rajeuni, féminisé, ouvert aux minorités ethniques, attentif aux critiques de gauche du capitalisme financier et du productivisme. Ce serait un parti réformiste radical, moderne, de masse, rompant avec la conception actuelle du parti de supporteurs pour devenir un authentique parti de militants. Ce type de parti pourrait obtenir un score plancher de 30 %, car il rassemblerait nombre d'électeurs communistes, écologistes et altermondialistes, tout en continuant de mordre sur le centre gauche.

Les scénarios italien et britannique expriment des choix purement idéologiques et poursuivent, selon des méthodes différentes, des objectifs similaires (le dépassement de la nature socialiste du PS et la recherche d'alliances organiques ou conjoncturelles avec les démocrates-chrétiens et les libéraux). Le scénario socialiste est, inversement, sociologiquement motivé : il réfute la thèse infondée de la "droitisation de la société française", prend acte de la vivacité du clivage gauche-droite et anticipe la recomposition des gauches. Ce scénario est réaliste et moderne, car c'est le seul qui puisse permettre une victoire de la gauche en 2012.

Donner votre avis sur les 4 scénarios, vous souhaitez en débattre et rejoindre notre association:

"Vivre Ensemble à Petit Couronne, Verte et Solidaire"

envoyer votre nom et adresse à "vensemble@laposte.net" ou tel au 0628070252

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le Blog de Gérard Letailleur
  • : Retrouvez les réactions de Gérard Letailleur concernant les sujets d'actualité et de société. elections municipales, petit couronne, parti socialiste, parti communiste,parti de gauche, front de gauche,
  • Contact

Réseaux sociaux

badge (1)

Recherche

Téléchargement du dossier scolaire

La rentrée scolaire en question, nos explications au format .pdf :

Page 1 Page 1

Page 2 Page 2