Le dirigeant du NPS veut bâtir "une maison commune" de la gauche.
« REMETTRE
la gauche debout », et d'abord
« remettre le PS debout ». Pendant trois jours, à Labège, dans l'agglomération toulousaine, les militants du Nouveau Parti socialiste (NPS), autour d'Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, ont réfléchi aux moyens de sortir de la nasse dans laquelle est prise la gauche après trois défaites consécutives à la présidentielle. Et d'ouvrir des perspectives avant le congrès du PS, en 2008.
Le NPS n'est plus ce qu'il a été. Au fil du temps, les défections de ses fondateurs, Julien Dray d'abord, puis Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, ont affaibli ce courant qui prétendait rénover en profondeur le PS. Aujourd'hui, c'est le tandem Emmanuelli-Hamon qui fait vivre cette sensibilité résolument ancrée à gauche, avec l'apport de très nombreux jeunes ayant vécu le combat contre le CPE.
Les militants du NPS sont en tout cas d'accord sur une ligne : non à toute
« droitisation » du PS, non à une
« dérive présidentielle » du parti qu'incarne à leurs yeux Ségolène Royal, non à toute alliance avec le MoDem de François Bayrou, oui au rassemblement de toute la gauche avec un objectif, la victoire en 2012.
« Le PS n'est pas en bonne santé », a reconnu Henri Emmanuelli. Dénonçant
« les majorités de circonstance » qui dirigent le PS sans avoir de
« cohérence politique », le député des Landes s'est dit
« prêt à discuter avec toutes celles et tous ceux qui ont le souci de créer une majorité stable et identifiable » au prochain congrès du parti. Pour illustrer cette disponibilité, le NPS avait invité les fabiusiens Claude Bartolone ou Philippe Martin, Harlem Désir, proche de Bertrand Delanoë, Bruno Le Roux et Faouzi Lamdaoui, membres de l'équipe dirigeante de François Hollande, Yves Durand, proche de Martine Aubry. Mais aucun strauss-kahnien ni royaliste.
Hamon, en qui certains voient un possible successeur de Hollande au poste de premier secrétaire, a posé des conditions pour participer à
« un nouvel alliage majoritaire ». Pas question de
« changer la nature du parti » en renonçant à la proportionnelle qui assure la représentation des minoritaires dans les instances au profit du scrutin majoritaire, comme le veut Royal. Pas question non plus de revenir sur la stratégie de rassemblement des forces de gauche.
« Nouvelle dynamique »
Convaincu que la défaite à la présidentielle ne signe pas
« la mort de la gauche », Emmanuelli a plaidé pour
« une nouvelle dynamique » qui pourrait aboutir à
« un Épinay 2 », un congrès de rassemblement de tous les progressistes, à l'image du congrès d'Épinay qui, en 1971, a consacré l'unité du PS. Devant le Vert Denis Baupin et le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles, il a suggéré de bâtir
« une maison commune » où chaque composante de la gauche serait représentée. Le député des Landes s'est voulu optimiste :
« Lorsque l'on se met ensemble pour discuter et parce qu'on a le même objectif, le même horizon, on arrive à un accord ». Mais Dartigolles prévient.
« Il y a des divergences fortes. On ne peut pas faire comme si elles n'existaient pas. »
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