Le plan annoncé par Nicolas Sarkozy ne relancera au mieux que les profits de quelques entreprises. Il ne permettra ni de relancer l’activité, ni de protéger les salariés des conséquences de la crise. Aveuglé par son idéologie libérale, le président de la République a aligné des mesures économiquement inefficaces et socialement injustes.
Avec 26 milliards d’euros (1,3% du PIB) affichés, et guère plus de 16 milliards de mesures vraiment nouvelles (0,8% du PIB), le « plan de soutien massif à l’activité » promis par M. Sarkozy est 5 à 6 fois inférieur aux programmes américain et chinois qui soutiennent leur économie à hauteur de 4 % à 5% du PIB. Communication massive et plan chétif, tel est la réalité.
Les instruments privilégiés par le gouvernement ne permettront pas la relance rapide de l’activité et le coup d’arrêt aux suppressions d’emploi qui seraient nécessaires. Selon le Président de la Fnaim, les mesures en faveur de la construction de logement n’auront d’effet que dans deux ou trois ans. On sait d’expérience (« baladurette » et « juppette ») que la prime à la casse des véhicules anciens aura surtout des effets d’aubaine temporaires. De même, les incitations à l’embauche par l’exonération des cotisations sociales ont des effets plus que limités sur les créations d’emplois en phase de récession. Comme le rappelle ce jour même J.F. Roubaud, président de la CGPME, pourtant favorable à cette mesure : « les entreprises ne créeront des emplois que si elles ont de l’activité ».
Les seules mesures susceptibles de soutenir immédiatement la croissance et l’emploi sont celles qui soutiennent le pouvoir d’achat des ménages et les investissements publics qui se traduisent en gonflement immédiat des carnets de commandes des entreprises. Hormis quelques menues primes supplémentaires pour les chômeurs, le gouvernement a clairement renoncé à un plan de relance de la consommation. Le pouvoir d’achat du plus grand nombre attendra encore. Dans le même temps, il maintient ses plans de suppression d’emplois publics ainsi que l’incitation aberrante à supprimer des emplois remplacés par des heures supplémentaires défiscalisées.
Enfin, ce plan multiplie les mesures visant à restaurer les profits des entreprises sans aucune contrepartie en terme de création d’emplois, de développement d’activités utiles, de réorientation écologique de la production. Elles vont gonfler les profits des actionnaires. Elles n’arrêteront pas la crise. Elles ne protégeront pas davantage les travailleurs face au désastre social qui s’avance.