François Hollande n'avait certes pas pris beaucoup d'engagements lors de sa campagne électorale mais s'était vanté d'avoir préparé la première année de mandat. Or, à part quelques décrets ou circulaires à juste titre abrogées, fleurissent surtout des groupes de travail, des commissions et autres formules diverses visant à remettre à demain toute décision.
Nous avons assistés à une session parlementaire avec très peu de textes mis à l'ordre du jour.
Celui contre le harcèlement sexuel ne doit son existence qu'à la décision du conseil constitutionnel d'abroger la loi en vigueur.
La gestion de la suppression du peu qui restait de la loi TEPA (exonérations sur les heures supplémentaires) laisse un goût d'improvisation et d'irrésolution assez surprenant.
Michel Sapin, ministre du travail, avait annoncé vouloir agir vite contre les licenciements boursiers. Depuis silence gouvernemental et socialiste, il y a pourtant urgence. Les patrons, eux, forts du fait qu'une loi ne peut avoir d'effets rétroactifs, se dépêchent d'enclencher les procédures de plans sociaux (comme à PSA, etc.) avant qu'une loi ne vienne leur rendre cela plus difficile.
Nombre de modifications du code du travail introduites par l'UMP auraient pu être abrogées en mettant à profit cette session parlementaire extraordinaire. Rien de tel.
Par contre, pas de retard dans la préparation du congrès du parti socialiste, car il faut gérer les intérêts des différents clans socialistes et faire taire ceux qui auraient du mal à avaler toutes les couleuvres de l'austérité, qui vont suivent l’approbation du traité européen.
Un gouvernement qui se dit de gauche doit tenir tête à la finance, car la crise est toujours là.
La présidence normale consisterait-elle à laisser faire les marchés ? Car au lieu d'annoncer une politique de rupture, François Hollande n'a qu'un seul souci : comment céder sur le traité européen en donnant l'impression inverse. Il a déjà essayé en se vantant d'avoir fait reculer Angela Meckel. Mais cette poudre aux yeux à peu duré et la réalité est bien là : le traité n'a pas été modifié.
La bataille pour empêcher un nouveau déni de démocratie comme en 2008 avec la ratification du traité par le parlement, doit s’amplifier.
Ce traité n'étant pas un traité de l'Union européenne puisque ni l'Angleterre ni la République Tchèque ne l'ont accepté. Le conseil constitutionnel Français considère qu’il s'agit d’un transfert de compétences au Conseil européen et à la Cour de Justice européenne, qui peut être approuvé par voie législative.
Il serait donc invraisemblable qu'une telle modification, ayant pour objet de renforcer les politiques libérales avec un objectif central et obsessionnel de réduction au maximum des dépenses publiques quel que soit le contexte, puisse être mise en œuvre par une loi votée à la simple majorité du parlement.
La bataille contre le traité de l'austérité et pour le référendum est donc la tâche de la rentrée.
Le peuple Français doit être consulté par referendum. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, membre de l'aile gauche du PS, ne votera pas le traité de stabilité budgétaire européen, et a affirmé que les socialistes étaient «nombreux à ne pas vouloir l'approuver», jeudi sur France Info. «Je ne suis pas d'accord, ça n'est pas la renégociation» annoncée par François Hollande durant sa campagne.«On est en train de refaire des erreurs qu'on a commises par le passé». Je suis persuadée que la défaite de Lionel Jospin (en 2002, ndlr) tient pour une part à l'acceptation du traité d'Amsterdam», a-t-elle dit. Les socialiste dans l’opposition avaient vivement critiqués l’absence d’un nouveau référendum pour le traité de Lisbonne, vont-ils au Gouvernement donner la parole au peuple ?