Dix mois d'un combat commun. Après avoir fermé la raffinerie, ils ont réussi une première : redémarrer le 14 Juin 2012 dans le cadre d'un contrat de façonnage avec Shell. Ensemble, ils se sont ensuite attelés à la recherche d'acquéreurs.
Pour l’intersyndicale, il n’y a pas de risques majeurs avec un repreneur comme Net-Oil.
« Nous faisons marcher la raffinerie tous seuls depuis plusieurs mois. Et nous dégageons des bénéfices. Net Oil étant un groupe financier et non un pétrolier, ce repreneur est intéressé car nous avons prouvé que nous savions faire tourner une raffinerie et lui il apporte les moyens financiers pour investir ».
Le Ministre Montebourg est venu il y a quelques semaines dire: "Le gouvernement défend ce projet de reprise autant qu'il le peut. Il ne souhaite pas perdre cette raffinerie. Le contraire signifie des importations de pétrole »
Le choc : Mardi 16 octobre 2012, le tribunal de commerce de Rouen décide :
D’écarter les propositions des repreneurs potentiels et de prononcer la liquidation judicaire de la raffinerie. Cette décision est incompréhensible, au regard du travail fait par l’intersyndicale pour trouver des repreneurs, faciliter la constitution des dossiers de reprise, et ainsi assurer un avenir économique, industriel et social à ce bassin d’emplois.
Ce jeudi 18 octobre en assemblée générale, 1500 personnes présentes ont donné la réponse à cette décision, pas question de céder, on lâche rien ! Nous soutenons Net Oil qui représentera son dossier le 5 novembre prochain.
Dans le collimateur également des déclarations syndicales ;
1) Le tribunal de commerce est il compétent pour juger un tel dossier.
2) Pourquoi ? Alors que toutes les questions semblaient réglées la veille de l’audience au cours d’une réunion avec les pouvoirs publics, les banques, le repreneur, de nouvelles questions et exigences sont apparues à l’audience toutes à charge contre le repreneur. Cette situation étant vécue par le représentant des salariés à l’audience comme une mise à mort du dossier dans un scénario écrit à l’avance.
3) Ce n’est pas le repreneur qui est en cause comme certains élus ont déclaré, nous sommes heureux de l’avoir trouvé, ce qui est en cause c’est la casse de l’industrie en France, la finance et l’absence d’actes concrets pour inverser le cours des choses, malgré les promesses de campagne, Hollande est venu nous dire, « avec nous au gouvernement, Petroplus sera réglé », alors on attend ?
4) Nous demandons maintenant des actes et pas des déclarations. Le Gouvernement doit montrer sa détermination, face à la finance, il doit protéger l’humain d’abord et préserver l’industrie du raffinage en France. Réquisition et nationalisation font partie des armes publiques que le gouvernement peut mettre en œuvre dés maintenant à la raffinerie de Petit Couronne.
5) Voter très vite à l’assemblée nationale, la proposition de loi déjà ratifiée au sénat pour taxer les produits importés qui ne sont pas fabriqués dans les mêmes normes sociales et environnementales qu’en France.
Autant de questions qu’ils pourront rappeler lors du rendez qu’ils ont obtenu à l’Elysée avec un représentant du président.
Des actes, ont réclamé les 1500 personnes présentes à l’assemblée générale des Petroplus, avant de manifester dans les rues de l’agglomération de Rouen.
Face à l’Union française des industries pétrolières (UFIP) et Total en particulier qui ne veulent pas du maintien de cette raffinerie. L’apparition d’un concurrent sur le marché au moment où Total prévoit d’abandonner quatre de ses raffineries en France tout en en construisant une gigantesque en Arabie Saoudite en vue d’exporter vers l’Europe n’est pas supportable. Les majors du pétrole veulent fermer peu à peu toutes les raffineries de France et d’Europe pour pouvoir augmenter leurs profits en raffinant dans des pays à bas coûts salariaux et environnementaux comme le Moyen-Orient ou l’Asie.
Aux pouvoirs publics maintenant de tout mettre en œuvre d’ici au 5 novembre, pour assurer une reprise durable de l’activité de cette raffinerie. Au gouvernement d’intervenir, l’intersyndicale a clairement démontré avec beaucoup de responsabilités pendant ces huit derniers mois que la poursuite du site était possible et rentable. A défaut, et après Arcelor-Mittal, PSA et Sanofi, etc. le ministère du redressement productif deviendra le ministère du renoncement persistant.
Face à la crise sociale et environnementale qu’entraine la liquidation de la raffinerie, il faut agir fort. Le coût humain, chômage, environnemental, le démantèlement, la pollution vont coûter plus cher à la nation, que de céder la raffinerie à Net Oil.