Une Europe encore plus impuissante.
Le dernier Conseil européen s’obstine dans l’échec. Le contenu et la méthode de construction de l’Union européenne conduisent à un triple désastre démocratique, économique et environnemental
Aucune conclusion n’est tirée de la déroute démocratique, au contraire, les gouvernements et la Commission ont décidé d’obliger les Irlandais à revoter. L’unique nation et peuple autorisé à s’exprimer par référendum doit donner la seule réponse acceptée par les chefs européens.
En ignorant le résultat d'un vote démocratique établi, fondements même de la démocratie. En France notre président a interdit un nouveau référendum, soutenu d’ailleurs pour un grand nombre de députés et sénateurs socialistes qui ont par leurs votes en congrès permis cela. Cette pratique ôte d’ores et déjà toute légitimité démocratique à l’Union Européenne.
Aucune conclusion n’est tirée de la crise économique dans laquelle s’enfonce l’Europe. Les perspectives de l’économie européenne se dégradent de jour en jour et l’Union Européenne s’accroche aux dogmes libéraux responsables de la crise mondiale. Le plan de relance sera 4 à 5 fois inférieur aux plans de relance américains ou chinois. Il n’est pas européen, puisqu’il s’agit pour l’essentiel d’une addition de plans nationaux.
Les salariés européens paieront au prix fort le carcan de traités qui limitent le budget de l’Union, empêchent l’intervention de l’Etat dans l’économie et organisent le dumping social au lieu de protéger les travailleurs.
La catastrophe environnementale s’avance. Le Conseil européen a multiplié les exemptions en matière de limitation de production de CO2, l’objectif d’une réduction de 20% des émissions à l’horizon 2020, qu'on nous présente comme une avancée alors qu'il est acté depuis mars 2007, est purement et simplement un mensonge. La preuve est faite qu’une Europe non démocratique où règne la « concurrence libre et non faussée » ne tient aucun compte de l’urgence environnementale.
Ce sommet est à l’image de la présidence Sarkozy de l’Union : rupture affichée, continuité imposée. Au-delà des effets de manche, aucun changement n’a été apporté aux politiques de l’Union. La France a facilité l'adoption, par le Conseil, d'une Directive sur le temps de travail qui porterait à 60 voire 65 heures le temps de travail hebdomadaire européen et fortement avancé la libéralisation des services publics de santé par la discussion de la Directive sur les soins transfrontaliers.
Une autre Europe est plus que jamais urgente et nécessaire. C’est l’affaire de tous. Seule une mobilisation civique pourra faire prévaloir l’intérêt général européen face à des dirigeants qui n’en tiennent aucun compte. Ce sera l’enjeu des élections européennes de juin 2009. Le Parti de gauche animé par JL Mélenchon veut rassembler un front de gauche pour cette autre Europe, le Parti Communiste et de nombreux mouvements y portent comme moi un vif intérêt et vous invitent à cette démarche. Retrouver les informations utiles sur « www.lepartidegauche.fr »