Sénateur de l'Essonne, ex-ministre délégué à l'Enseignement professionnel dans le gouvernement Jospin, Jean-Luc Mélenchon vient de claquer la porte du PS -à qui il reproche sa dérive droitière- pour fonder, avec Marc Dolez, député PS du Nord, le «Parti de gauche». Sa priorité: dialoguer avec les communistes et les amis d'Olivier Besancenot.
Royal-Aubry-Delanoë, le même combat, Ils ont des façons différentes de s'exprimer. Mais le fond est exactement le même. Voyez à propos du Modem de Bayrou : à Lille, Martine Aubry n'a rien à envier à Ségolène Royal puisqu’elle s’est alliée à eux chez elle alors qu'elle n'en avait pas besoin. Quant à Delanoë, s’il tient officiellement le MoDem à distance, on peut compter -parmi ceux qui l’entourent- le nombre de ceux qui ont déjà fait alliance avec les amis de Bayrou.
La conception du parti, disons que chacun d'entre eux s'imagine dirigeant le parti d'une façon différente. Mais c’est pour faire la même chose. Simplement, Ségolène Royal a deux atouts: d’abord, elle a été la candidate du parti ; ensuite, elle donne à ce changement une forme originale. Les deux autres ont pris un terrible coup de vieux.
Le PS a toujours été jusqu'ici une exception au sien du socialisme international, par ses alliances, car il était le seul à s'allier à des communistes. Par le programme, car nulle part ailleurs, pour ne citer que ces deux exemples, on a fait adopter les 35 heures sans perte de salaires et la couverture maladie universelle. Il y a toujours eu une singularité du PS.
La honte, de la social- démocratie c'est la participation à des gouvernements de coalition avec la droite, comme c'est déjà le cas en Allemagne, en Autriche, en Hollande, en Slovaquie. A moins qu’il ne s’agisse de devenir soi-même un parti de centre-droit comme en Angleterre ou en Italie. Le désastre, c’est de renoncer à une orientation clairement anti-capitaliste au moment précis où nous entrons dans une crise majeure du capitalisme. Toute la gauche devrait être vent debout aux côté des salariés et mettre en place d’urgence un bouclier social.
Je suis, en vérité, un républicain socialiste finalement assez traditionnel. J'appartiens à la tradition de Jean Jaurès et je reste fidèle à la démarche anticapitaliste du PS fondé dans les années 70.
Mitterrand a été contraint de constater que le socialisme dans un seul pays, ce n’était pas possible. Il a fait le choix de l’Europe pour accomplir le projet socialiste. Pas pour une Europe à 27 avec une Constitution ultra-libérale. Cette Europe nous mène au chaos social et politique.
Je compte sur les prochaines élections européennes, pour que les électeurs sanctionnent la droite et la gauche du oui à l’Europe libérale.
Je me tourne vers les communistes et vers Olivier Besancenot, pour constituer ensemble un front de gauche aux européennes avec l’objectif que ce front devance la droite et le PS. Nous allons nous dresser, nous, frontalement contre la droite pour que cette liste soit en tête. On aura alors révolutionné la gauche et bouleversé le paysage.
Je m'adresse aux gens simples, aux salariés du rang, aux chômeurs, à tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le PS courtisant les classes moyennes supérieures. Un PS de « bobocrates » dont les dirigeants, tellement arrogants, sont coupés du peuple. J e m'adresse aussi à mes camarades qui sont à la gauche du parti et qui, aujourd'hui, pataugent dans les complots sans principe. Au moins, camarades, défendez votre dignité politique puisque tout le reste est perdu : rejoignez-nous au Parti de Gauche.
Sarkozy l'illusionniste hors pair. Ce rôle lui est facilité par le fait qu'il n'y a pas d'opposition. Mais sa posture est grotesque. Moraliser le capitalisme alors qu’il est fondamentalement amoral, c’est une mauvaise plaisanterie !… Sarkozy aura été, à Washington, le bon serviteur du système néo-libéral.
S'il n'y a pas dans ce pays une alternative de gauche claire et praticable, si la gauche n’est que la roue de secours du carrosse libéral, des solutions fascisantes feront, hélas, leur chemin. Il n'y a pas d'exception à cela dans l'histoire. L'autre conséquence, ce seront les dérives nées de la rage impuissante de certains. Des dérives qui peuvent mener l’ultra-gauche à des formes d’action violente inacceptables dont nous porterions pourtant aussi la responsabilité. Il faut donc que chacun s'assume et en finisse avec ces hypocrisies qui voient le PS rédiger des projets d’une modération confondante pour aller ensuite devant les micros tenir des propos dignes de Che Guevara.
Vous pouvez donner votre avis sur cette démarche, merci