L’hypnose fonctionne et masque la violence de politiques inégalitaires.
Avec 24 % des suffrages exprimés au premier de l’élection présidentielle, il occupe sans coup férir la quasi-totalité du champ politique et médiatique avec l’appui des éditorialistes des grands médias. Quand sera-t-il de la durabilité du dispositif politique construit et d’un chef l’État qui sature l’espace public d’images léchées, soigneusement produites et sélectionnées par ses équipes de communication.
A Davos, celui qui s’inquiète des inégalités mène dans son pays la politique la plus favorable aux plus riches depuis des décennies. Celui qui fustige la mondialisation en perte de sens lance son pays dans la concurrence fiscale. Celui qui demande la prise en compte des « biens communs » envisage une vague de privatisations qui fait déjà saliver les grands groupes mondiaux et français.
L’aveu ! Le président de la République fait allégeance au néolibéralisme : il a reconnu que, désormais, le pouvoir politique n’était plus rien sans la bénédiction du pouvoir économique. En acceptant cet ordre, le chef de l’État fait deux promesses aux Français : celle que les grandes multinationales vont améliorer la mondialisation ; et celle, que la France va bénéficier de la mondialisation.
Le gouvernement mène bien une politique de droite, ce dont personne ne doute plus.
Le plus remarquable reste que les Français veulent bien croire en tout ce qu’il raconte.
Pendant que le président séduisait en anglais les grands du monde économique, les affaires continuaient. La compétitivité de la France se dégrade, Carrefour efface en trois ans plus d’emplois que les invités de Versailles ne veulent en créer en cinq ans, les ruptures conventionnelles collectives se multiplient, l’emploi reste sans dynamique, comme le pouvoir d’achat, et un grand patron, Vincent Bolloré, tente de museler une presse qui lui déplaît. Rien de tout cela pourtant n’émeut une opinion qui veut y croire. Mais pour combien de temps, la question est posée.